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du 7 au 9 février 2014 (semaine 06)
 

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9 février 2014 - France
LES RELIGIONS DANS L'ESPACE PUBLIC

La session annuelle du Ceras, le Centre de recherche et d’actions sociales, qui s'est déroulée du 27 au 30 janvier avait pour objectif de dresser un tableau de l'évolution de l'espace public et de la place des religions en France et en Europe.

Sur le thème "Les religions dans l'espace public" les divers intervenants ont réfléchi ensemble au fait que la sécularisation de la société conduit moins à l’athéisme qu’à la privatisation et diversification des croyances : dans la quête de sens qui s'exprime de multiples manières, les attentes individuelles dominent, ce qui invite les institutions religieuses à s’interroger sur leur capacité à transmettre leur tradition.

Parallèlement, les médias sont portés à mettre surtout en lumière ce qui est nouveau, voire choquant et relaient volontiers une conception de la laïcité selon laquelle le religieux doit rester hors du champ public.

Durant quatre jours, par des conférences, des visites et des ateliers, cette session a permis de dresser un tableau de l'évolution de l'espace public et de la place des religions en France et en Europe.

Dans la Conférence d’introduction générale : une société de plus en plus sécularisée, Jean-Marie Donegani (Sciences PO) a parcouru les questions que posent l'actuelle sécularisation : Qu'est-ce que la sécularisation ? Comment bouleverse-t-elle la place des religions dans l'espace public ?

Une sécularisation non seulement européenne, mais on pourrait dire, de l’ensemble du monde occidental, les États-Unis compris. C’est certain que la France est celle qui représente les traits les plus forts et les plus caractéristiques mais on retrouve la même évolution absolument partout, avec des décalages dans les temps. L’Irlande et l’Italie étant sur ce plan, par exemple, pas du tout dans les mêmes chiffres selon les sondages que l’Allemagne ou l’Espagne

En parlant des religions dans le Conseil national d’éthique français, le P. Olivier de Dinechin, jésuite, aborda la question du "Pluralisme religieux et laïcité".

Sophie Ghérardi, fondatrice, directrice de publication au <Fait-religieux.com> et au Centre d'étude du fait religieux contemporain a traité des questions actuelles des medias : les médias et des réseaux sociaux – Les médias traditionnels (presse, Tv) relaient une conception de la laïcité qui juge implicitement illégitime l’influence des religions dans l’espace public. Les réseaux sociaux permettent l’expression croissante des versions identitaires du religieux, hors de tout contrôle des institutions religieuses.

Toutes les interventions tenaient compte que le monde a beaucoup changé, que les mentalités ont changé par rapport au fait religieux et qu'il faut plus que jamais savoir se situer dans une perspective de dialogue et non pas d’imposition, mais aussi avec une règle qui est d'entrer dans l'espace public avec une identité.

Les sondages montrent que les gens ne sont pas du tout contre, qu’on affirme son identité : d’où on parle, qui on est, qu’on est une Église, qu’on est pas une secte mais à condition de tenir un discours qui soit un discours qui respectent le fait que d’autres sont situés autrement, disent autre chose.

Donc, cette affirmation du dialogue, on la trouve d’ailleurs au cœur du Concile Vatican II, d’une Constitution sur la liberté religieuse. La proposition de la foi s’adresse à chacun dans sa liberté et n’a pas à être imposée par quelque organisme public, quelque ce soit, comme ça l’a pu l’être sous l’ancien régime.

L'une des grandes conclusion de ces assises c'est que l’apport de chacune des religions dans l’espace public est indispensable. Dans cet ensemble sociétal qui s'édifie, elles font du lien au moment où le problème de l’État moderne, c’est qu’il est sécularisé lui-aussi, et qu'il n’a plus rien de l’ordre du lien social qui fait vivre ensemble les valeurs communes. etc….

Et là, il y a un manque auquel même des acteurs, des auteurs, des philosophes contemporains athées ou agnostiques, comme Habermas ou Marcel Gauchet en France, reconnaissent l’utilité, l’importance d’une parole des religieux sur le sens de faire communauté, sur le sens de respecter telle ou telle valeur fondamentale, sur le sens de l’aventure humaine, sur toute chose où l’État contemporain n’a plus à dire grand-chose. Et là, les religions peuvent apporter une contribution tout à fait essentielle.

Le Ceras est issu de « l’Action Populaire », créée en 1903 par la Compagnie de Jésus. Animé par une équipe de jésuites, il aborde les questions sociales d’aujourd’hui, dans la fidélité à une tradition qui prend en compte les rapports entre culture, justice et foi chrétienne. non seulement européenne, mais on pourrait dire l’ensemble du monde occidental. (source : CERAS)

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