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du 26 au 28 mai 2014 (semaine 22)
 

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26 mai 2014 -
LA MONTÉE DU POPULISME EN EUROPE

Après le Moyen-Orient, nous rentrons maintenant en Europe. Etes-vous inquiet par la croissance du populisme en Europe qui s’est manifestée, hier encore, avec les élections européennes ?

Ces derniers jours, j’ai eu le temps de prier le "Notre-Père", un peu, (rire) mais je n’ai pas d’informations sur les élections, vraiment. Je n’ai pas de données sur qui a gagné, qui a perdu, je n’ai pas d’informations. Mais le populisme en quel sens me dites-vous ?

Aujourd’hui, beaucoup d’Européens ont peur, ils pensent qu’il n’y a pas d’avenir en Europe, il y a beaucoup de chômage et les
partis anti-européens ont connu une croissance dans cette élection…


C’est une question dont j’ai entendu parler, l’Europe, la confiance ou la méfiance dans l’Europe, ceux qui veulent aller en arrière sur l’Euro… Dans ce domaine, je ne comprends pas grand-chose.

Mais vous avez prononcé une parole clé: le chômage. Cela est grave. Grave. Je l’interprète comme cela, en le simplifiant. Nous sommes dans un système économique mondial où l’argent se trouve au centre. Ce n’est pas la personne humaine. Au centre d’un véritable système économique, il doit y avoir l’homme et la femme, la personne humaine. Et aujourd’hui, au centre, il y a l’argent.

Pour maintenir ce système et pour l’équilibrer, il doit avancer avec certaines mesures de rejet. On rejette les enfants. En Europe, le taux de natalité n’est pas si grand: je crois qu’en Italie on est à 1,2 %. En France, vous avez 2, l’Espagne, moins que l’Italie. On jette les enfants, on jette les personnes âgées, mais oui, les vieux cela ne sert à rien. En ce moment, c’est conjoncturel, on va les voir parce qu’ils touchent la retraite et qu’on en a besoin, mais c’est conjoncturel. On rejette les vieux.

Il y a aussi des situations d’euthanasie cachée, dans de nombreux pays. C’est-à-dire avec des médicaments que l’on donne jusqu’à un certain moment…

En ce moment, on jette les jeunes. Et cela est très grave. En Italie, je crois que le chômage des jeunes est quasi à 40%. En Espagne, j’en suis sûr, nous sommes à 50%. En Andalousie, au Sud de l’Espagne, c’est 60% ! Cela signifie qu’il y a toute une génération de 'ni, ni’: ils n’étudient ni ne travaillent. Ceci est très grave, on jette une génération de jeunes.

Pour moi, cette culture du rebut est très grave. Mais ce n’est pas seulement en Europe, c’est un peu partout, mais en Europe cela se ressent fortement. Si je devais faire une comparaison, il y a dix ans, il y avait la culture du bien-être. Et c’est tragique. C’est un moment difficile, car il y a un système économique inhumain. Je n’ai pas eu peur d’écrire dans l’Exhortation apostolique "Evangelii gaudium" que ce système économique tue, et je le répète.


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