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du 1 au 4 juin 2014 (semaine 23)
 

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4 juin 2014 - Liban
LES PROBLÈMES CONSTITUTIONNELS


Au-delà des questions constitutionnelles, la première réunion du Conseil des ministres après la vacance de la présidence de la République a montré l'existence d'un débat sur le rôle des chrétiens dans l'exercice du pouvoir.

Ce nouveau problème est à ajouter aux nombreux autres qui existent déjà au Liban. Il se résume ainsi : en cette absence, de président, comment va se faire l'exercice du pouvoir et qui va bénéficier des prérogatives déjà limitées du chef de l'État ? Comment prendre en considération l'opinion des ministres chrétiens ce qui serait contraire à l'esprit du pacte national et au partage des pouvoirs consacré par l'accord de Taëf.

Il s'agit donc désormais de trouver un processus qui respecte l'esprit du pacte et ne donne pas aux chrétiens l'impression d'être marginalisés tout en ne compliquant pas la procédure.

En raison de la vacance d'un Président, le Premier ministre Tammam Salam cherche à trouver un compromis. Tout en comprenant les appréhensions des chrétiens et surtout celles du patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, de voir le pays fonctionner normalement en l'absence d'un président, il veut éviter une paralysie du gouvernement. Ses proches évoquent la possibilité d'accorder à chacun des 24 ministres un droit de veto, tout en adoptant le processus normal des trois signatures.

Au -delà de la dimension juridique et constitutionnelle de ce débat, le véritable enjeu porte une fois de plus sur le partage des pouvoirs et le rôle des chrétiens au sein de l'État libanais. Certaines parties politiques sont ainsi convaincues que les camps politiques chrétiens en font trop, parce qu'ils ne pensent qu'à faire de la surenchère chrétienne, mais, en même temps, en remuant les équilibres actuels, ils jouent avec le feu.

Les chiites et les sunnites du Liban sont aujourd'hui convaincus de l'importance du rôle des chrétiens, à la fois comme force tampon entre eux, mais aussi comme catalyseurs et pont de dialogue entre ces deux communautés actuellement en conflit larvé. Il serait donc dommage de laisser passer cette occasion et d'élire un président qui n'a pas les outils politiques et parlementaires nécessaires pour être à la hauteur de cette étape, juste par souci de préserver les apparences et de régler le problème dans la forme et non dans le fond.

Les positions restent donc éloignées et les approches divergentes, mais l'élément positif, c'est que les groupes concernés tiennent à maintenir le dialogue entre eux, au point que le chef du courant du Futur ne cache pas, devant ses visiteurs, sa satisfaction de la coopération entre son courant et le CPL. (source : ORJ)


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