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du 5 au 7 juin 2014 (semaine 23)
 

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7 juin 2014 -Canada
L'ÉMERGENCE DE L'ÉGLISE DANS D'AUTRES PAYS

La présidente de la Conférence des religieuses canadiennes (CRC) bouscule les idées reçues : "L’interculturalité des communautés religieuses canadiennes n’est pas rattachée à un manque de vocations."

Elle correspond à l’émergence de l’Église catholique dans d’autres pays. Élue présidente à l’issue de l’assemblée générale de la CRC qui se tenait à Montréal du 29 mai au 1er juin, sœur Rita Larivée bouscule les idées reçues sur l’avenir des communautés religieuses canadiennes.

L’avenir des communautés religieuses est souvent associé au déclin quantitatif de leurs membres. De plus en plus de membres des 200 communautés présentes sur le territoire canadien sont originaires de l’extérieur du Canada. « Si l’on me demande si cela répond à un manque de vocations, je dis non. C’est plutôt un changement, un déplacement », rétorque-t-elle.

Elle rappelle que jadis, une communauté religieuse était surtout associée à une culture, celle du pays où elle se trouvait. Mais avec la mondialisation et les développements des moyens de communication, les dynamiques sont bouleversées.

« Avant le tremblement de terre de janvier 2010 en Haïti, nos communications dépendaient d’une ligne téléphonique fixe. La catastrophe a obligé beaucoup d’Haïtiens à émigrer vers la téléphonie portable. Concrètement, ça veut dire qu’en quatre ans, les communications entre nous et nos consœurs là-bas ont radicalement changé. Même chose pour l’Afrique : elles n’ont plus besoin d’un ordinateur et de dépendre de l’électricité. De simples textos facilitent écomme jamais nos relations »,

Selon Rita Larivée, c’est parce que l’Église catholique est en croissance dans de tels pays que cela accélère la mixité culturelle des communautés religieuses. Elle évoque à cet égard un « nouveau réveil » qui confirme l’abandon depuis longtemps entamé d’une relation verticale entre les pays occidentaux et les pays de mission pour faire place à une véritable intégration des particularités culturelles de chacun au sein des communautés religieuses d’aujourd’hui.

« Quand je suis en mission dans un autre pays, je ne dis pas : ‘je suis en mission, et l’autre non’. Nous sommes toutes en mission. Et nous sommes en mission ensemble. Ça peut être vrai ailleurs comme ça peut être vrai ici. Les différentes cultures apportent différentes visions du monde et nous nous en réjouissons car cela correspond à l’Évangile », explique la présidente de la CRC.

Parmi les dossiers prioritaires qui occuperont la CRC au cours des deux prochaines années se trouve celui des relations avec les communautés nouvelles, elles-mêmes déjà interculturelles. Il y a à intégrer ces communautés nouvelles à la vie des communautés traditionnelles. « On sait qu’il y aura moins de religieux et religieuses. Ce que l’on ne sait pas encore par contre, c’est quel apport pourront avoir ces nouvelles communautés », laissant entendre qu’il y aura peut-être d’agréables surprises de ce côté.
(source : RVM)

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