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du 5 au 7 juin 2014 (semaine 23)
 

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7 juin 2014 -
RENVOI "SINE DIE" DU PROCÈS D'ASIA BIBI

Le procès d'Asia Bibi, cette jeune chrétienne condamnée à mort, qui mobilise depuis plusieurs années les militants des droits de l’homme est suspendue sine die par « ordre venu d’en haut », ont annoncé ses avocats.

Mère de quatre enfants, la jeune femme chrétienne, condamnée à mort en 2010 pour blasphème, attend depuis quatre ans de passer devant la cour d’appel de Lahore.

Ces derniers mois, les dates d’audiences qui avaient été fixées ont toutes été annulées à la dernière minute ou reportées, pour des motifs aussi divers que peu crédibles. Des atermoiements qui, selon les observateurs, sont dus au fait qu’Asia Bibi est devenue le symbole de la cause des victimes des lois anti-blasphème qui sévissent au Pakistan et le porte-drapeau des nombreuses campagnes internationales qui font pression sur le gouvernement du pays, dénonçant une situation « de violation permanente des droits de l’homme ».

Le cas d’Asia Bibi est « un dossier trop sensible », confirme Me Sardar Mushtaq Gill, avocat chrétien à la tête de l’équipe chargée de défendre l’accusée, et qui tente actuellement d’avoir des explications plus précises de la Haute Cour sur le blocage du procès en appel de sa cliente.

Le 27 mai dernier, la dernière audience, déjà renvoyée à de multiples reprises, avait été annulée le jour même, tandis que l’affaire Asia Bibi disparaissait inexplicablement du rôle du tribunal. « L’audience était bien inscrite sur le rôle le mardi matin, et subitement dans l’après-midi elle a disparu sans aucune explication ! », s’était étonné Me Naeem Shakir, qui reconnaît n’avoir « jamais rencontré ce cas de figure auparavant ».

Les avocats de la jeune chrétienne envisagent d’invoquer l’article 561 du Code pénal, qui confère des « pouvoirs spéciaux » à une Cour afin d’empêcher ou de corriger des abus et des injustices évidentes commises par de hauts tribunaux, et obtenir ainsi une date d’audience fixe avant l’été.

Depuis le début du pourvoi en appel d’Asia Bibi, les magistrats sont fortement soupçonnés d’être soumis à des intimidations, voire à des menaces de mort de la part des islamistes, analyse encore Me Sardar M. Gill, également responsable de l’ONG Legal Evangelical Association Development (LEAD), qui suit l’affaire Asia Bibi comme celles de nombreux autres cas de victimes de la loi sur le blasphème. (source : Apic)


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