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du 5 au 7 juin 2014 (semaine 23)
 

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7 juin 2014 -
CHRÉTIENS DANS LA PÉNINSULE ARABIQUE

Dans la Péninsule arabique, les chrétiens ont intérêt à faire "profil bas" confie Mgr Paul Hinder, vicaire apostolique d'Arabie du Sud. Pas moins de 3 millions de chrétiens vivent dans la région et ce sont tous des immigrés."

"Il y a des gens, en Europe, qui pensent que nous n'avons rien à faire dans la Péninsule arabique, tout le monde là-bas étant obligatoirement de confession musulmane. En réalité, selon diverses estimations, pas moins de 2,5 millions de catholiques – sur trois millions de chrétiens - vivent dans la région
, fait savoir Mgr Paul Hinder, vicaire apostolique d’Arabie du Sud, basé à Abou Dhabi, dans les Emirats Arabes Unis.

Il vit depuis 10 ans dans une réalité qui n'est pas tous les jours facile. " En effet, dans la Péninsule arabique, les chrétiens ont intérêt à faire "profil bas"
,explique-t-il. "C'est une Eglise des étrangers, pour les étrangers. Les millions de travailleurs immigrés venus de partout ont un permis de séjour à durée limitée. Ils sont là uniquement pour travailler, et leur intégration n'est ni désirée ni encouragée.

" Notre Eglise est une Eglise de pèlerins, dans une réalité où tant la liberté religieuse que la liberté de culte sont limitées
... dans les Emirats Arabes Unis, nous sommes bien accueillis, il y a du respect pour les autorités religieuses non musulmanes!"

Parlant de la situation dans les divers pays de la Péninsule – Koweït, Bahreïn, Qatar, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Sultanat d’Oman et Yémen -, qui sont tous musulmans, Mgr Hinder souligne que les situations peuvent varier fortement d'une région à l'autre, selon les époques. "Les chrétiens peuvent exister dans cette région, avec des difficultés, dans des conditions de liberté religieuse très précaires. Mais on peut pratiquer notre religion. Simplement, on le fait d’une façon plus privée".

" Dans les Emirats, les chrétiens peuvent pratiquer leur religion
mais dans l'enceinte de la paroisse, et là nous manquons de place.

Les travailleurs immigrés sont la plupart du temps logés loin du centre rutilant, entassés dans des camps de travail.
Ils vivent dans des baraquements…, loin du luxe et des palaces. Ils ne parlent pas arabe, et dans la vie quotidienne, ils n'ont pas de contact avec la population locale. Ils ne se mélangent pas et les amitiés entre immigrés et autochtones ne sont pas fréquentes.

" Si un musulman vient me dire qu'il veut se convertir, je refuse. Cela pourrait être un piège… S'il voulait sincèrement devenir chrétien, il devrait aller vivre dans un pays où existe la liberté religieuse pour l'individu."

Notons qu'en cas de mariage mixte (seulement permis pour un musulman, pas pour une musulmane), les enfants seront automatiquement musulmans, et ils seront perdus pour la communauté.

" En pays d'islam, le travail missionnaire a une toute autre signification et tout prosélytisme est interdit. On rencontre des évangéliques qui veulent s'affranchir de ces règles strictes, mais cela retombe alors sur nous, comme dans le cas où ils ont prié avec une malade musulmane à l'hôpital. Conséquence: on ne peut plus aller visiter les malades."

Nous n'avons donné ici que quelques extraits de la conférence donnée le 23 mai à Villars-sur-Glâne,(Suisse) au Centre spirituel et de formation des jésuites de Notre-Dame de la Route, à l'invitation du Groupe romand des Instituts missionnaires (GRIM). (source : FPIC)

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