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du 11 au 14 juin 2014 (semaine 24)
 

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14 juin 2014 - Érythrée
UN PAYS QUI SE DOIT D'ÉVOLUER

« Il ne serait pas nécessaire d’émigrer si l’on vivait dans un pays décent » affirment les quatre évêques d’Erythrée : « Au lieu de trouver des solutions pour empêcher que des tragédies ne se répètent, la situation s’est aggravée ».

Ils lancent cette affirmation dans une Lettre pastorale de 36 pages rédigée à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance du pays et intitulée « Où est ton frère ? ». Leur lettre, rédigée en langue tigrinya, a été émise en mai dernier à l'occasion du 23e anniversaire de l'Indépendance de l'Erythrée, mais ce n'est qu'en juin qu'une traduction a été publiée.

Ils y déclarent : « Il est facile de comprendre pourquoi les jeunes fuient.» Ils constatent l'émigration des jeunes qui abandonnent leur pays au risque de bien des catastrophes, rappelant la tragédie de Lampedusa du 3 octobre 2013, au cours de laquelle le naufrage d’une embarcation coûta la vie à quelques 400 migrants, en grande partie érythréens.

Les jeunes Erythréens ont quitté leur pays à la recherche de « pays pacifiques, des pays de justice, de travail, où ils peuvent s'exprimer, de pays où ils peuvent travailler et gagner » leur vie.

« Il n’est pas nécessaire de chercher le pays du miel si l’on y vit déjà » affirme le message. Les évêques dressent la liste des graves problèmes que doivent affronter les érythréens, au premier rang desquels la désagrégation des familles, dont les membres sont dispersés à cause du long service militaire (jusqu'à 40 ans) ou parce qu’incarcérés ou encore parce que se trouvant dans des centres de rééducation.

Par conséquent, les personnes âgées sont abandonnées à elles-mêmes. « Tout cela crée un pays désolé » dénonce la Lettre pastorale. Une économie en ruine, un système éducatif de mauvaise qualité, l’arbitraire de la loi, un manque de perspectives poussent les jeunes à affronter un voyage risqué d’abord à travers le désert puis en mer à la recherche d’une vie meilleure.

Ils mentionnent les dizaines de milliers d'Érythréens qui ont traversé les frontières très surveillées de leur pays pour se réfugier dans des pays voisins, fuyant la conscription et le régime du président Assainis Afeworki.

Des défenseurs des droits de l'Homme ont indiqué que des milliers de prisonniers politiques sont détenus dans des camps dans le désert, où la brutalité est de mise et sans qu'ils aient été jugés. Amnesty International a déclaré l'an dernier que quelque 10.000 Erythréens avaient été emprisonnés pour des raisons politiques depuis l'indépendance de l'Ethiopie en 1993.

Les évêques lancent enfin un appel en faveur du respect des droits fondamentaux des prisonniers : « les personnes arrêtées doivent être traitées avec humanité et être jugées par une cour ». (source : Fides)


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