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du 11 au 14 juin 2014 (semaine 24)
 

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14 juin 2014 -
A L'EXEMPLE DE BENOÎT XVI


Dans un entretien accordé au journal catalan « La Vanguardia », dans son édition du vendredi 13 juin, le pape François affirme que son prédécesseur a « créé une institution » en renonçant au Siège de Pierre.

C'était quil avait dit aux journalistes dans l’avion. Il revient également sur les thématiques économiques qui lui sont chères, ainsi que sur les débats concernant les controverses sur le rôle de Pie XII durant la Deuxième guerre mondiale.

« Le pape Benoît a accompli un geste très grand. Il a ouvert une porte, il a créé une institution, celle d’éventuels papes émérites » ... « Comme nous vivons plus longtemps, nous atteignons un âge où nous ne pouvons pas poursuivre nos activités plus avant. Je ferai la même chose que [Benoît XVI], poursuit-il. Je demanderai au Seigneur qu’il m’éclaire lorsque viendra le moment et qu’il me dise ce que je dois faire. Je suis sûr qu’il me le dira. »

Dans ce long entretien, le pape fustige aussi le « système économique mondial », qui « n’est pas bon ». « L’homme doit être placé au centre de tout système économique, l’homme et la femme. Et tout le reste doit être au service de l’homme. Mais nous avons placé l’argent au centre, le dieu argent. »

Il dénonce en particulier le chômage des jeunes. « Quelqu’un m’a dit que 75 millions de jeunes européens de moins de 25 ans sont au chômage. C’est une barbarie. »

Interrogé sur les velléités indépendantistes de la Catalogne, le pape répond : « Toute division me préoccupe. » C'est un thème où l’Église est traditionnellement très prudente. Il distingue les « indépendances par émancipation et par sécession. » Les premières correspondent à la méthode employée par les États latino-américains à l’égard des États européens. Les secondes reviennent à opérer un « démembrement », « comme en Yougoslavie », explique le pape.

« Dans le cas yougoslave, cela était très clair. Mais je me demande si c’est aussi clair dans tous les cas, pour les autres peuples qui, jusqu’à maintenant, étaient unis avec d’autres. Il faut voir au cas par cas. »

François revient enfin sur la figure de Pie XII, à l’occasion d’une question sur son projet d’ouvrir les archives secrètes du Vatican sur la période couvrant la Deuxième guerre mondiale. « Il faut se souvenir qu’avant (jusque dans les années 1960, NDLR), il était considéré comme le grand défenseur des juifs », explique le pape. Il souligne que « beaucoup (de juifs) se sont cachés dans des couvents de Rome et dans d’autres villes italiennes, notamment dans la résidence d’été de Castel Gandolfo », la résidence papale au sud-est de Rome.

« Non pas que Pie XII n’ait pas fait d’erreurs – moi-même, j’en fais beaucoup, poursuit le pape, mais son rôle doit être compris dans le contexte de l’époque. » (source : AP)

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