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26 juin 2014 - Malaisie
UNE DÉCISION QUI VIOLE LA LIBERTÉ RELIGIEUSE

La Cour fédérale de Malaisie, la plus haute instance du pays a confirmé l’interdiction faite à l’hebdomadaire catholique ‘Herald’ d’utiliser le terme «Allah» pour se référer à Dieu dans ses publications.

Ce jugement de troisième instance clôt une affaire qui agite la Malaisie depuis des années. Pour les chrétiens, il s’agit d’une «décision politique» qui viole la liberté religieuse.

Le tribunal suprême a rejeté le recours présenté par l’archidiocèse de Kuala Lumpur au nom de l’hebdomadaire catholique. La bataille judiciaire avait commencé en 2009 par un recours du ‘Herald’ après l’interdiction faite par une ordonnance du Ministère de l’Intérieur. En première instance, fin 2009, les catholiques avaient eu gain de cause mais la Cour d’appel avait pris une décision contraire en octobre 2013. La Cour fédérale, formée d’un collège de sept magistrats, a rejeté définitivement le recours par 4 voix contre 3.

Mgr Paul Tan, président de la Conférence épiscopale de Malaisie, a commenté de manière laconique : «Les juges n’ont pas été impartiaux». Il précise néanmoins que la décision concerne exclusivement le ‘Herald’. Elle ne signifie donc pas que d’autres non musulmans ne peuvent pas utiliser le mot "Allah", comme les sikhs, ou les peuples indigènes de Sabah et Sarawak.

En outre ainsi que les responsables chrétiens le déclarèrent solennellement dès 1990 à Kuching, quelle que soit la décision du gouvernement ou d’un tribunal, les chrétiens continueront à utiliser le mot ‘Allah’ dans le cadre de leur culte.

«Il s’agit évidemment d’une décision politique. Elle n’est basée ni sur des faits, ni sur le droit, ni sur l’histoire. Il existe des raisons purement politiques qui la motivent. Cela est très triste et injuste pour nous», a commenté le Père Paul Cheong, curé à Kuala Lumpur.

La Fédération chrétienne de Malaisie, organisme interconfessionnel, a également exprimé une forte déception après la décision de la Cour suprême. Elle lance l’alarme sur la liberté religieuse dans le pays. Dans un communiqué, elle juge «viciée sous de multiples aspects » la décision de la Cour fédérale. Ce jugement «aura de graves répercussions négatives pour la liberté religieuse des chrétiens en Malaisie».

La fédération demande au gouvernement et à la magistrature de rappeler publiquement que la décision de la Cour fédérale demeure limitée au journal ‘Herald’ et que les chrétiens malaisiens continuent à avoir le droit d’utiliser le mot «Allah» dans la Bible, lors des cérémonies religieuses et des rassemblements». (source : Mepasie.)


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