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du 27 juin au 1 juillet 2014 (semaine 26)
 

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1 juillet 2014 - Irlande
QUAND LES MÉDIAS DÉNATURENT LA RÉALITÉ ET LA VÉRITÉ

Conscients d'avoir donné un certain nombre d'indications erronées, sur l'affaire des bébés morts de Tuam, certains médias ont émis des rectifications, et Catherine Corless, qui est à l'origine de "l'affaire", a diffusé une clarification .

L'agence de presse américaine 'Associated Press" a diffusé une clarification de Catherine Corless estimant que sans fouilles du site et sans analyse médico-légale, il était impossible de dire combien de dépouilles reposaient dans la fosse, et si même il y en avait.

Tom Naegels affirme en outre avoir consulté des documents où l'»historienne» se montre bien moins affirmative sur ces conclusions que ce que la presse a pu en dire. Elle admet notamment qu'il est possible qu'aucun registre de l'endroit où les enfants ont été enterrés n'ait jamais été tenu, précisant qu'à l'époque, en Irlande, le taux de mortalité infantile était de toute façon beaucoup plus élevé qu'aujourd'hui.

Un élément qui vient encore affaiblir le dossier à charge contre les sœurs du Bon Secours est l'observation de Finbar McCormick, un professeur de géographie de l'Université de Belfast, qui a affirmé dans le quotidien «Irish Times» du 7 juin que le lieu où reposeraient les dépouilles n'était certainement pas une fosse septique, mais plutôt un caveau commun.

L'universitaire explique que cette méthode d'inhumation était courante dans le passé récent, en Irlande, et que de tels lieux de sépultures étaient fréquemment placés à proximité des maternités pour y accueillir des enfants morts pendant ou peu après la naissance.

Le 4 juin dernier, une bonne partie des médias internationaux affirmaient que les restes de 796 bébés avaient été retrouvés dans une fosse septique à proximité d'un couvent catholique, à Tuam, en Irlande. Aujourd'hui, force est de constater qu'aucune fosse septique où les religieuses auraient «jeté», de 1925 à 1961, des bébés morts des suites de négligence n'a pour l'instant été retrouvée. Une affaire qui fait la part belle à la spéculation, à l'emballement médiatique et aux approximations des traductions.

Ces allégations ont donné lieu à une importante stigmatisation de l'Église catholique en Irlande, qui a touché l'Église romaine en général. Outre les milliers de commentaires négatifs envers l'Église sur les forums de la toile, l'affaire a pris, dans beaucoup de médias, l'allure d'une dénonciation du passé de l'institution ecclésiastique.

Parallèlement, l'historienne autodidacte a demandé les certificats de décès des 796 enfants morts entre 1925 et 1961 dans le home tenu par les sœurs. Ne retrouvant la tombe que d'un seul d'entre eux, elle a supposé que tous les autres étaient enterrés dans la propriété, et probablement dans la fosse septique. Mais comme le faisait remarquer le 13 juin Tom Naegels, éditorialiste au journal néerlandais «De Standaard», malgré tous les débats, cette prétendue fosse commune n'a pas encore été retrouvée, et encore moins ouverte. Ce qui fait de la présence de 800 squelettes de bébés sur le terrain du couvent de Tuam, une donnée totalement spéculative.

Tout en demandant une enquête approfondie sur le sujet, Mgr Diarmuid Martin, archevêque de Dublin, a relevé qu'il fallait «cerner l'ensemble du concept en vigueur dans les foyers pour mères et enfants» en Irlande. Le gouvernement de Dublin a récemment annoncé le lancement d'une enquête dans l'ensemble du pays sur les foyers pour mères célibataires.

Les investigations détermineront certainement ce qui s'est passé à Tuam, où de graves négligences ont effectivement été relevées dans une inspection gouvernementale de 1944. Eamonn Fingleton, éditorialiste du "The Guardian", estime que cette affaire est symptomatique de la dérive actuelle de certains médias qui ont «transformé une histoire perturbante d'une portée nationale en un scandale sensationnaliste de portée mondiale». Pour le journaliste américain, la façon dont le sujet a été traité «trahit un degré de cynisme et d'irresponsabilité encore rarement atteint de la part d'organisations médiatiques considérées comme fiables». (source : RVM)

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