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du 28 au 31 août 2014 (semaine 35)
 

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31 août 2014 - Espagne
CHANGEMENT DE STYLE AU SEIN DE L'ÉPISCOPAT

Le pape François vient de nommer Mgr Carlos Osoro archevêque de Madrid, et le cardinal Antonio Canizares à Valence. Ces nominations conjuguent un changement de style avec une continuité sur le fond.

Ni rupture complète, ni pleine continuité. Les nominations du Pape François, à la tête de deux grands diocèses d’Espagne, Madrid et Valence, s’inscrivent prudemment dans la ligne tracée par ses prédécesseurs tout en l’incurvant selon ses exigences pastorales personnelles.

Ainsi, dans la capitale espagnole, la page « Rouco » se tourne du nom de l’archevêque sortant, Antonio Maria Rouco Varela, âgé de 78 ans et en poste depuis vingt ans. La presse espagnole y voit le départ d'un grand défenseur de la « tradition catholique de l’Espagne » , qui appelait à une « résistance opiniâtre » des catholiques face à la société.

C'est la marque de la fin d’une époque. Son successeur, Mgr Carlos Osoro Sierra, 69 ans, qui n’était pas son dauphin, annonce un autre ton. Par exemple en 2011, il avait pris l’initiative d’écrire chaque semaine à une catégorie de la société, soucieux d’établir des ponts au-delà de la sphère catholique. Parmi ces textes figura une très remarquée « Lettre à un immigré pour méditer ensemble », où il réclamait des lois favorisant l’intégration des migrants. Récemment, il fut le seul évêque, selon le quotidien "El Pais" , à avoir explicitement salué les propos du Pape sur la place de la femme dans l’Église.

Ami du cardinal Oscar Maradiaga, archevêque hondurien proche du pape, Mgr Osoro n’est pas pour autant en rupture avec le reste de l’épiscopat espagnol. Ardent défenseur de la vie face à l’avortement ou du mariage traditionnel – deux débats très vifs qui ont récemment animé la société espagnole –, il fut élu par ses pairs, en mars dernier, à la vice-présidence de la Conférence des évêques espagnole (CEE). Un organe qu’il connaît très bien pour y avoir présidé plusieurs commissions.

Son successeur à Valence, qu'on attendait à Madrid – donne un autre gage de continuité. Ce proche de l’Opus Dei, de l'Institut du Christ-Roi et du Chemin néocatéchuménal est célèbre pour sa "cappa magna" portée par tout un ensemble d'assistants.

Il fut quelques années à la tête de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, après avoir été à Avila, à Grenade puis Tolède. Sa mobilisation contre les législations familiales et de bioéthique prises sous le gouvernement socialiste de José Lluis Zapatero lui a valu le surnom d’« anti-Zapatero ».

Dans l’immédiat, à Rome, le départ du cardinal Canizares ouvre la place pour un nouveau préfet de la Congrégation ayant la haute main sur le sujet sensible de la liturgie. Le nom du cardinal guinéen Robert Sarah, actuel président du Conseil pontifical « Cor Unum » (dicastère de tutelle des œuvres de charité), est évoqué comme un plausible successeur.

Ces nominations surviennent à un moment d’apaisement dans les relations entre l’épiscopat espagnol et le pouvoir. (source : FPIC et .VIS)

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