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31 août 2014 - France
L'ÉGLISE VEUT ACCOMPAGNER LA PRATIQUE DE LA CRÉMATION

La Conférence des évêques de France (CEF) vient de publier un document visant à accueillir et accompagner la crémation, une pratique funéraire qui concerne désormais un Français sur trois, afin d'être au plus près des familles.

Le taux d'usage de la crémation est passé en 30 ans de 0,5% à 30%, en France. La hausse est généralisée en Europe et tout laisse penser que la tendance va se poursuivre. La Suisse est championne en la matière, puisque 90% des défunts choisissent le feu plutôt que la terre pour devenir des cendres.

Le sociologue Arnaud Esquerre indique à «La Croix» que si l’Église n’accompagne que les inhumations, sa présence d’ici à quarante ans risque d’être quasi nulle.

C'est à ce défi qu'entend répondre le texte des évêques. Le Père Jacques Rideau, directeur du Service national de la pastorale liturgique et sacramentelle, qui a participé à la rédaction du texte, explique que l'Église doit non seulement donner une réponse à ce phénomène, mais également l’intégrer dans ses pratiques liturgiques. La question est aussi de savoir comment elle doit exprimer sa présence dans les crématoriums.

«Au sein de l’épiscopat français, il existe encore des disparités quant aux positions à adopter vis-à-vis de la crémation, mais il est de la responsabilité de l’Église de se situer par rapport à cette pratique », ajoute le Père Jean-Marie Humeau, responsable de la pastorale des funérailles pour le diocèse de Pontoise, et corédacteur du texte.

On a absolument besoin d’une ligne de conduite», confirme à «La Croix» Véronique Lebreton, responsable de l’aumônerie funéraire pour le diocèse de Pontoise.

Si à la fin du XIXe siècle, l’Église s’était opposée à la crémation, elle ne la condamne plus depuis 1963, dans la mesure où elle ne contredit pas l’espérance catholique dans la Résurrection des corps. L'Église continue toutefois d’affirmer sa préférence pour l’inhumation, indique le document qui propose des pistes pour la liturgie et l’accompagnement des crémations, notamment un temps d’accueil, puis de lecture de la Parole et de prière, et un envoi.

«On laisse, malgré tout, les gens choisir », précise Patricia Duschesne, aumônier du crématorium des Joncherolles, en Seine-Saint-Denis. «Nous écoutons leurs souhaits. Nous ne pouvons forcer leur conscience».

Le document de la CEF stipule ainsi clairement que l’Église ne refuse pas la crémation et situe celle-ci après les funérailles à l’église, en même lieu que l’inhumation. Elle précise néanmoins porter un soin particulier à la destination des cendres. «C’est pourquoi les responsables pastoraux ont le devoir d’avertir les familles qu’il y a là un enjeu important pour l’Église (ni dispersion ni conservation à domicile mais dépôt en un lieu 'mémoire') «, affirme le texte (source : La Croix)



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