Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 7 au 10 septembre 2014 (semaine 37)
 

-
10 septembre 2014 - Sri Lanka
CETTE VISITE S'INSCRIT DANS UN CONTEXTE TENDU

Les grandes lignes du programme de la visite du Pape au Sri Lanka ont été rendues publiques fin août. Le 13 janvier, il se rendra à l’archevêché de la ville, où il sera accueilli par le cardinal Malcolm Ranjith, archevêque de Colombo.

Il rencontrera l’ensemble des évêques de l’Eglise du Sri Lanka. Après un déjeuner sur place, il sera reçu au palais présidentiel par Mahinda Rajapaksa et poursuivra par une rencontre avec des responsables des autres religions présentes dans le pays.

Le lendemain, il devrait célébrer une messe sur "Galle Face Greens", immense esplanade située en front de mer au centre de Colombo, avant de partir pour le sanctuaire marial de Notre-Dame de Madhu, 300 km plus au nord, dans le diocèse de Mannar.

Au-delà du strict énoncé du programme officiel, cette visite – la première d’un pape dans le pays depuis la venue de Jean-Paul II en janvier 1995 – s’inscrit dans un contexte tendu. Les mouvements radicaux et ultranationalistes animés par des moines bouddhistes cinghalais ont fait connaître leur hostilité à la perspective de la visite papale.

Par voie de communiqué, le plus célèbre d’entre eux est Galagoda Atte Gnanasara, leader de Bodu Bala San (BBS, Force bouddhiste), organisation de moines bouddhistes fondée en 2012 et connue pour la virulence de ses prêches haineux à l’encontre des minorités religieuses du pays et qui, dans un communiqué, a déclaré : « Le Pape François devra présenter des excuses aux bouddhistes pour les atrocités commises par les gouvernements coloniaux chrétiens en Asie du Sud. J’attends de voir ce que le pape va dire au sujet des crimes qui ont été commis ici. » (Entre 1505 et 1948, le Sri Lanka a été sous domination portugaise, hollandaise puis britannique.)

L’annonce de la visite du pape au sanctuaire de Madhu a également été perçue comme une agression par ces moines extrémistes. Situé dans le nord du pays, en pleine jungle, le site de Madhu a été au cœur de la guerre civile qui a déchiré ce pays entre 1983 et 2009, date de la défaite militaire des Tigres tamouls. Une statue de la Vierge y est vénérée, statue apportée dans la région par un groupe de catholiques persécutés par les Hollandais au XVIème siècle. Depuis 400 ans, « la Dame de Madhu » est vénérée par les chrétiens, les bouddhistes et les hindous du Sri Lanka, qu’ils soient cinghalais ou tamouls.

Durant les combats qui ont marqué ces dernières années, l’Eglise catholique et d’autres responsables religieux n’avaient eu cesse, en vain, de demander au gouvernement sri-lankais de déclarer le sanctuaire « zone de paix ».

C’est donc ce sanctuaire, symbole de paix situé en pays tamoul, que le Pape viendra visiter. Alors que le pays cherche son chemin vers la réunification et la réconciliation, l’Eglise se trouve dans une position unique pour offrir une image vivante d’unité dans la foi puisqu’elle a la bénédiction de compter en son sein à la fois des Cinghalais et des Tamouls », avait souligné le Pape devant les évêques sri-lankais.

Des évêques qui sont eux aussi traversés par les divisions qui, par ailleurs, déchirent la population de leur pays. En se rendant à Madhu, le pape se trouvera sur le territoire du diocèse de Mannar, dont l’évêque, Mgr Rayappu Joseph, est régulièrement l’objet de menaces de la part des autorités. (source : Mepasie)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil