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du 7 au 10 septembre 2014 (semaine 37)
 

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10 septembre 2014 -
LA VISITE DU PAPE EN TURQUIE

On parle d' un voyage apostolique en Turquie à la fin du mois de novembre, à l’occasion de la fête de saint André (30 novembre), apôtre considéré comme fondateur de l’Église d’Orient. Le voyage aurait pour étapes Istanbul, Ankara et Izmir.

Le Saint-Siège s’est refusé le vendredi 5 septembre à confirmer publiquement l’information, sans la démentir, indiquant qu’un tel voyage était « à l’étude ». En pratique, Rome attend l’invitation officielle d’Ankara, où le nouveau président et homme fort du pays, Recep Tayyip Erdogan, a pris officiellement ses fonctions le 28 août dernier seulement.

Dans sa dernière conférence de presse, lors de son vol retour de Séoul, le 18 août, le Pape s’est d’ailleurs gardé d’évoquer le projet de ce voyage alors que l’élection présidentielle turque venait de s’achever.

À Istanbul toutefois, la nouvelle du voyage du pape n’est pas une surprise pour la petite communauté catholique. « Le patriarcat orthodoxe, qui l’a invité, nous assure de sa venue depuis longtemps », indique un prêtre sur place. Accueillir le Pape représente de fait un nouveau cadeau pour le Patriarche œcuménique, Bartholomeos, dont cette visite pontificale confirme la place d’interlocuteur privilégié du monde orthodoxe vis-à-vis des catholiques. Ce que les orthodoxes russes acceptent mal.

Le voyage devrait approfondir des relations déjà étroites entre François et son « ami » Bartholomeos à la suite de leurs retrouvailles à Jérusalem, au Saint-Sépulcre, en mai dernier, puis dans les jardins du Vatican pour l’invocation à la paix le mois suivant.

Bartholomeos avait aussi été présent à Rome dès l’intronisation du nouveau pape François, le 19 mars 2013 ; un geste historiquement remarqué. En se déroulant de surcroît à la Saint-André, le Pape, comme ses prédécesseurs venus en Turquie à cette occasion, honorera un saint patron de l’Orthodoxie, dans un pays où la reconnaissance de la place – et du patrimoine – des chrétiens reste sujet à controverse.

Car, outre cette dimension œcuménique, le voyage promet d’être une nouvelle visite dans un pays à population avant tout musulmane. L’occasion ici de poursuivre un dialogue interreligieux précieux alors que, dans l’Irak voisine, les sunnites ultra-radicaux d' « État islamique » poursuivent leur violente offensive. Lieu de passage des migrants, la Turquie est aussi confrontée à la guerre se déroulant à ses portes en Syrie.

Le sujet délicat pour les Turcs reste la manière dont le Pape abordera ou non le génocide arménien, non reconnu comme tel par Ankara. D’autant que la visite se déroulera à l’approche du centenaire de cette tragédie, à laquelle Jorge Bergoglio n’a pas caché sa sensibilité. Il a évoqué ces persécutions passées devant le Patriarche arménien Aram Ier Kechichian en juin dernier.

Le gouvernement turc devrait en revanche apprécier que le Pape se rende à Ankara alors que Paul VI, quis en 1967 s’était rendu – une première pour un pontife – à Istanbul, Ephese et Izmir (ex-Smyrne), n’avait pas prolongé son voyage jusqu’à la capitale de la République fondée par Atatürk. Jean-Paul II, lui, s’y était rendu, visitant la Turquie dès le début de son pontificat en 1979, à l’occasion également de la Saint André. Benoît XVI avait commencé son voyage de 2006 par une visite au mausolée d’Atatürk à Ankara. (source : La Croix)


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