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du 28 septembre au 1 octobre 2014 (semaine 40)
 

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1 octobre 2014 - Paraguay
UNE NOUVELLE MESURE DISCIPLINAIRE DU PAPE

Parce qu'il a couvert un prêtre accusé de pédophilie, le Pape remplace l'évêque de Villarrica del Espíritu Santo qui est limogé et nomme pour lui succéder comme «administrateur apostolique sede vacante» Mgr Ricardo Jorge Valenzuela Ríos.

C’est une nouvelle intervention disciplinaire musclée après l’arrestation, mardi, 23 septembre, de l’ancien nonce polonais Jozef Wesolowski. Le pape François met en œuvre l’appareil législatif sévère adopté par Benoît XVI.

D’autres mesures sont attendues: le Pape avait d'ailleurs parlé de trois cas d'évêques, lors du vol de retour de Terre Sainte, le 26 mai dernier .

La salle de presse du Saint-Siège explique que la décision du Pape survient « après un examen soigneux des conclusions des visites apostoliques » effectuées auprès de l’évêque, du diocèse et du séminaire de Ciudad del Este, par la Congrégation pour les évêques dont le préfet, le cardinal Marc Ouellet, a été reçu par le Pape le 20 septembre.

Cette « décision très grave » a été guidée par des « raisons pastorales sérieuses » et « inspirée par le bien supérieur de l’unité de l’Eglise de Ciudad del Este et de la communion épiscopale au Paraguay », explique la salle de presse

Le pape François a adressé un message aux catholiques de ce diocèse : « Dans l’exercice de son ministère de « fondement perpétuel et visible de l’unité des évêques et de la multitude des fidèles », le Saint-Père demande au clergé et à tout le peuple de Ciudad del Este de vouloir accueillir les décisions du Saint-Siège avec un esprit d’obéissance, de docilité et d’esprit désarmé, guidé par la foi. »

Mais il s’adresse aussi à toute « l’Eglise du Paraguay guidée par ses pasteurs » à un « sérieux processus de réconciliation et de dépassement de tout sectarisme et toute discorde, afin que le visage de l’unique Eglise n’en soit pas blessé » - cette Eglise qui a été « acquise par le sang du Fils » - et afin que « le troupeau du Christ » ne soit pas « privé de la joie de l’Evangile ».

Commentant la décision du Pape à la chaîne de télévision publique italienne RaiNews 24, l’historienne Lucetta Scaraffia – éditorialiste de L’Osservatore Romano - a souligné que cette décision est d’autant plus significative que l’évêque n’est pas lui-même accusé de pédophilie mais « d'avoir couvert un prêtre » : c’est la mise en oeuvre du principe de la « tolérance zéro », et un signe d’un « changement d’air à l’intérieur de l’Eglise ».

Elle rappelle les cas lourds déjà « affrontés par le pape Ratzinger », et le « sérieux » des mesures « très sévères » adoptées sous son pontificat. Pour l’historienne italienne, le pape François « rend les décisions de Ratzinger opérationnelles ». Il manifeste que « l’Eglise se sauve d’elle-même en affrontant les scandales à fond », et cela, dit-elle « concerne toutes les Eglises » locales dans le monde. Plutôt que de « révolution » du pape François, elle préfère parler d’un « réformisme assez rapide ».

Benoît XVI avait pour sa part renvoyé près de 400 prêtres soupçonnés d'avoir agressé sexuellement des enfants, tandis que 419 autres ont été sanctionnés pour des crimes reliés à des agressions. Sur la période 2011-2012, les renvois de prêtres s’étaient intensifiés (170 prêtres renvoyés), a confirmé le Vatican en janvier dernier. (source : Radio-Vatican)

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