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du 1 au 4 octobre 2014 (semaine 40)
 


4 octobre 2014 --Hong-Kong
QU'IL N'Y AIT PAS UN NOUVEAU TIAN-ANMEN

Le 1er octobre, le cardinal Zen Ze-kiun, ancien évêque de Hongkong, a dit son inquiétude concernant l’actuel bras de fer qui se joue entre le gouvernement et les militants pro-démocratie, après les manifestations massives de fin septembre.

A la suite de la grande protestation du 1er octobre, fête nationale en Chine, où les étudiants, les militants d’Occupy Central et de nombreux citoyens de Hongkong ont réclamé la démission du gouvernement, le cardinal Zen, qui soutient la lutte du mouvement pour la démocratie depuis ses débuts, a lancé un nouvel appel à la communauté internationale, qu'a traduit la Rédaction d’Eglises d’Asie, dont nous donnons quelques extraits.

« Rien de semblable à ce qui se passe actuellement à Hongkong ne s’est jamais produit auparavant. Je ne peux que prier pour que cela ne se termine pas en un nouveau Tiananmen, la situation étant similaire à bien des égards. Nous devons prier pour que cela n’arrive pas ! »

« Je suis très inquiet ; la situation est très dangereuse, a t-il déclaré. Le gouvernement célébrait aujourd’hui la fête nationale (de la Chine) mais il ne semblait pas s’être rendu compte de la gravité de la situation, ni de la colère des habitants de Hongkong. Il parait n’avoir aucune idée de ce qu’il s’est passé ces jours-ci. Les manifestants restent pacifiques, mais ils attendent une réponse des autorités, et rien n’est venu de ces dernières. En attendant, nous devons persévérer dans l’unité, la non-violence et le pacifisme. »

Le 1 er octobre les autorités ont effectué ce 1er octobre, la cérémonie officielle du lever de drapeau à Hongkong en présence du chef exécutif, comme c’est l’usage pour la fête nationale en Chine, mais que certains étudiants ont, en signe de protestation, tourné ostensiblement le dos au drapeau rouge.... « Tous sont furieux contre les autorités, mais tous protestent de façon non-violente et pacifique », a précisé le cardinal Zen.

Mais il reconnaît craindre néanmoins que des agents du gouvernement ne s’infiltrent dans les rangs du mouvement, les organisateurs ayant trouvé ce matin même des briques et des barres de fer dans l’un des locaux qu’ils occupent. Qui donc les aurait mis là ?

« La situation pourrait facilement devenir hors de contrôle », s’inquiète le cardinal Zen. Il pense que le seul moyen de sortir de cette impasse est que le chef exécutif de cette région semi-autonome de Chine, Leung Chun-ying, démissionne.

« S’il démissionne, il deviendra possible pour les autorités d’entamer le dialogue et de mettre en place une consultation [avec la population]. Peut-être alors Pékin pourra envoyer quelqu’un qui sera capable d’écouter le peuple et de dialoguer avec les chefs du mouvement pro-démocratie », espère-t-il.

Le cardinal Zen s’est adressé aux étudiants lors des rassemblements qui se sont tenus la semaine dernière, dans le cadre de la grève qui a mobilisé les élèves des lycées et les étudiants des universités de toute la ville, dans une manifestation spontanée en faveur de la démocratie. Il s’est exprimé sur la doctrine sociale de l’Eglise ainsi que sur le droit « à la résistance pacifique ».

Alors que la police avaient maltraité certains des manifestants, il a même « fait un petit sermon aux policiers en leur rappelant que les étudiants étaient leurs frères et leurs sœurs ». La police avait lancé 87 bombes lacrymogènes et arrosé de spray au poivre la foule qui n’avait pour autre protection que ses parapluies. Bien que les policiers n’aient pas lancé les bombes lacrymogènes dans la zone occupée par Mgr Zen, ce dernier ainsi que son entourage ont dû se réfugier en hauteur pour se protéger des gaz irritants.

« Cela a été une énorme erreur de la part du gouvernement», juge le cardinal. « Les autorités se sont aliéné énormément de gens à Hongkong en commettant un tel acte de violence à l’égard de personnes pacifiques ; elles ont perdu le respect de la population. » L’une des conséquences de cette agression a été de pousser plus de personnes à se joindre à la manifestation pro-démocratie.

Le lundi 29 septembre, après l’attaque des manifestants par la police, le cardinal John Tong Hon, qui a succédé à Mgr Zen comme évêque de Hongkong, avait publié une déclaration demandant au gouvernement de faire preuve de retenue et d’écoute.

La Commission ‘Justice et Paix’ du diocèse travaille en contact étroit avec le mouvement étudiant et les leaders d’Occupy central. L’un des nouveaux évêques auxiliaires de Hongkong, Mgr Joseph Ha, un franciscain, a célébré la messe dans une cathédrale bondée, afin « d’invoquer l’aide de Dieu dans la situation présente ».

L’évêque a conclu l’entretien en demandant que « le monde entier prie pour la situation à Hongkong, qui est terriblement critique, car aujourd’hui tout peut arriver ».
(source : Mepasie)

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