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du 1 au 4 octobre 2014 (semaine 40)
 

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4 octobre 2014 - France
LE SUICIDE ASSISTÉ ET LES RESPONSABLES RELIGIEUX


Le 1er octobre, dans le cadre des auditions des responsables des cultes, ceux-ci ont été auditionnés par deux députés chargés d’une mission sur la fin de vie, et ont redit leur opposition unanime à une légalisation du suicide assisté.

En écoutant pendant plus de deux heures et demie, les représentants français des cultes, les députés Alain Claeys (PS, Vienne) et Jean Leonetti (UMP, Alpes-Maritimes), chargés par le Premier ministre d’une mission sur l’« accompagnement des personnes en fin de vie » en ont fait l’expérience.

Au cours de la discussion, mélange de considérations tantôt techniques, tantôt philosophiques, les religieux ont tous dit leur opposition à une légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté, en même temps que leur rejet de tout acharnement thérapeutique.

« Tu choisiras la vie », a énoncé le grand rabbin de France, Haïm Korsia, en citant le Deutéronome. Il a souligné que nos contemporains étaient de plus en plus tentés de « tout contrôler », jusqu’à la mort. « J’y vois une forme d’orgueil de la société », a-t-il expliqué. Avant de se dire très réservé sur l’élaboration d’une nouvelle loi dans ce domaine.

Une position partagée par le pasteur François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France (FPF) : « Aucune loi ne pourra résoudre tous les cas de figure. » L’une des questions centrales de l’audition a été l’utilisation des « directives anticipées », qui permettent à chacun de fixer les conditions de sa propre vie.

Mgr Pierre d’Ornellas, coordinateur du tout nouveau groupe de l’épiscopat sur la fin de vie a suggéré qu’en fixant ainsi ces « directives », chacun puisse également désigner nommément des proches – famille ou amis – qui connaîtraient également ses intentions. L’archevêque de Rennes a aussi insisté sur l’importance de promouvoir une « culture du bien mourir », qui passe par le développement des soins palliatifs.

Assez unanimes, les responsables religieux sont accusés de vouloir former un « front des religions » en la matière. « Cette expression n’a aucun sens », s’est agacé le pasteur Clavairoly, qui a réclamé qu’à l’avenir, les représentants des cultes ne soient plus auditionnés « à part », mais parmi d’autres.

« Présenter cela ainsi est dangereux pour tout le monde, a renchéri Haïm Korsia. Au même titre que les syndicats, les philosophes ou les spiritualités, nous participons à une pensée commune. »

Pour le métropolite Emmanuel, président de l’Assemblée des évêques orthodoxes, la question de la fin de vie pose aujourd’hui des problèmes à résoudre pratiques, moraux et symboliques. " Comme toutes ces questions sont souvent mélangées, il faut remettre de l’ordre en revenant à une culture de vie."

Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman, qui était aussi invité à s'exprimer, n'avait pu se rendre présent. Par contre était présente Marie-Stella Boussemart, la présidente de l’Union bouddhiste de France. (source : FPIC)

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