Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 5 au 8 octobre 2014 (semaine 41)
 

-
8 octobre 2014 - France
BERNARD DUPUY, UN HOMME DE DIALOGUE

Le 3 octobre, le P. Bernard Dupuy, dominicain est décédé. C'était un homme de dialogue, secrétaire de la Commission épiscopale pour l’Unité des chrétiens, et l'un des fondateurs du Comité épiscopal des relations avec le judaïsme.

Né le 21 août 1925, Bernard Dupuy prend l’habit de l’ordre des prêcheurs en 1948, après ses études à l’école polytechnique.

Après deux années de théologie de Fribourg (Suisse), il revient au Saulchoir, où il enseigne de 1959 à 1967, notamment dans la chaire de théologie fondamentale, où il succède au Père Yves Congar. Au Concile de Vatican II, le père Bernard Dupuy est expert privé des évêques français, plus particulièrement de l’évêque de Laval.

Nommé directeur-adjoint du Centre Istina en avril 1967, puis directeur en octobre, le P. Dupuy dirigera ce centre œcuménique, fondé en 1927, jusqu’en 2004, lui donnant un rayonnement et un rôle des plus importants.

En 1965, le Père Dupuy devient expert de la Commission épiscopale française pour l’unité, puis il fait partie du Comité mixte catholique-protestant jusqu’en 1987. Il est également membre de la Commission française catholique-orthodoxe pendant 15 ans.

En 1968, il fait partie de la première délégation de douze membres catholiques de la Commission Foi et Constitution du COE. Ces années post-conciliaires sont aussi l’époque de la mise en place des grands dialogues interconfessionnels.

En 1969, il contribue à la fondation du Comité épiscopal des relations avec le judaïsme, et en 1970, à Paris, il participe à la première rencontre officielle entre le Comité international juif de consultation interreligieuse (IJCIC) et une délégation du Vatican. L’année suivante, il est nommé consulteur de la Commission pour les rapports avec le judaïsme et du Comité de liaison entre l’Église catholique et les représentants des organisations juives mondiales. En 1973, il participe à la rédaction du document « L’attitude des chrétiens à l’égard du judaïsme. Orientations pastorales ».

Les chrétiens y sont exhortés à « accepter le mouvement de retour du peuple juif » en Israël. Ce qui fait scandale dans les milieux chrétiens défendant la cause palestinienne. Il faudra attendre vingt ans pour que le Vatican reconnaisse l’Etat d’Israël en 1993. En 2000, Jean-Paul II se rendra à Jérusalem.

Bernard Dupuy avait une faculté extraordinaire pour aborder les sujets d'exégèse juive aussi bien que chrétienne et les points d'histoire liés à la fracture originelle entre judaïsme et christianisme. Il était l’interlocuteur du philosophe juif Emmanuel Levinas (1906-1995), du rabbin orthodoxe Josy Eisenberg (à l’émission juive du dimanche matin), autant que de Colette Kessler, haute figure du judaïsme libéral.

Dans les épreuves, il se place aussi du côté des juifs, milite pour la libération des refuzniks d'URSS dans les années 1970 et publie nombre d’études sur « l'indicible » de la shoah. C’est lui qui, discrètement, mais fort de la complicité du cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris, converti du judaïsme, parvient à apaiser les longues polémiques qui jalonnent le parcours entre catholiques et juifs : l’installation d’un carmel polonais dans les limites du camp d’Auschwitz (1986-1993), la béatification par Jean-Paul II (1987) de la philosophe Edith Stein, convertie du judaïsme et exterminée à Auschwitz, le projet (qui sera stoppé) de béatifier Isabelle la Catholique de sinistre mémoire. (source : FPIC)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil