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11 octobre 2014 -
LE RÉVEIL RELIGIEUX CHINOIS

Le Père jésuite français Benoît Vermander, professeur à l'Université Fudan, à Shanghai, a donné le 7 octobre à l'Université de Fribourg une conférence sur le "réveil religieux aux caractéristiques chinoises".

"Depuis trois décennies, on note un intérêt général en Chine pour les diverses traditions religieuses, et tant le bouddhisme que le christianisme jouissent d'un intérêt considérable", note Benoît Vermander. Qui précise qu'il travaille exclusivement en tant que professeur et chercheur au sein de la Faculté de philosophie, de l'Université Fudan.

" Je suis spécialisé dans les sciences religieuses et l'anthropologie religieuse, ainsi qu'en spiritualité comparée (méthodes de méditation – bouddhisme, christianisme, taoïsme). J'enseigne également le latin et la religion de la Rome antique. J'aborde là le débat entre le christianisme et la religion de la Cité. Comme tout professeur d'université, je travaille au plan académique. Pas question de faire du prosélytisme: ce n'est pas le lieu! La probité intellectuelle est une vertu, et quand vous enseignez, vous ne prêchez pas!

" Les universités chinoises n'échappent pas à l'évolution fulgurante de la globalisation. Les meilleures d'entre elles se mettent au diapason du monde. Ainsi, l'étude du fait religieux est forcément un "must" pour elles, dans leur volonté d'excellence. Certes, cela concerne encore un petit cercles d'universités: celles de Fudan, l'Université de Pékin, l'Université du Peuple à Pékin, celle du Sichuan, à Chengdu… On y trouve un enseignement sur les religions, dont le christianisme.

" On peut parler d'un véritable "réveil religieux" en Chine. Ce sont les protestants qui connaissent le développement le plus fort. Les chiffres oscillent entre 30 et 100 millions, mais il n'y a aucune statistique sûre disponible. Les catholiques sont au maximum 20 millions, mais encore une fois, sans données certifiées, il est difficile d'articuler un chiffre exact.

" Officiellement les chrétiens peuvent pratiquer leur religion en toute liberté mais en fait cela dépend de nombre de facteurs locaux.Les chrétiens, selon les circonstances, ont diverses stratégies d'adaptation.

Il faut surtout éviter de généraliser. On ne peut pas avoir une vision manichéenne, parler d'Eglise clandestine fidèle à Rome et d'une autre totalement séparée, qui serait l'Eglise officielle sous l'égide de l'Association patriotique des catholiques de Chine (APCC). Ce serait une caricature de la réalité de parler de deux blocs complètement étrangers l'un à l'autre: il faudrait plutôt parler d'une réalité nuancée, d'un certain continuum. La plupart des évêques "officiels" sont également reconnus par le Vatican. (source : Apic)

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