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du 12 au 15 octobre 2014 (semaine 42)
 

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15 octobre 2014 - Sri Lanka
VIS-À-VIS DES RÉFUGIÉS, COLOMBO RÉCIDIVE

Malgré les admonestations de la communauté internationale, le Sri Lanka s'apprête à rapatrier de nouveau des réfugiés issus de minorités religieuses au Pakistan, où ils risquent la peine de mort.

Des organisations de défense de droits de l?homme et de la société civile ont alerté lundi 6 octobre dernier la communauté internationale, sur la récente décision de la Cour suprême de Colombo validant les arrêts d’expulsion de plusieurs réfugiés pakistanais dont le statut de demandeurs d’asile était pourtant en cours de validation par le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unis (UNHCR).

Il s’agit de membres de minorités religieuses du Pakistan, chrétiens, musulmans chiites et ahmadiyas (1), qui ont fui les persécutions qu’ils subissaient dans leur pays. « S’ils sont renvoyés dans leur pays, ils seront assassinés », s’inquiète le P. Sathyavelu, qui a pris part à une pétition pour empêcher l’expulsion des réfugiées, déposée devant la Cour suprême en août dernier.

Cette pétition, qui a été signée par plus de 80 militants des droits de l’homme, avait fait suite à une déclaration de l’UNHCR le 2 août, révélant que les autorités sri-lankaises avaient arrêté 214 demandeurs d’asile pakistanais et afghans depuis le 9 juin dernier et commencé à les expulser. « Ces actes vont à l’encontre des lois internationales interdisant les rapatriements forcés et le refoulement des [populations réfugiées] confrontées à des risques graves et imminents », s’était indigné l’agence onusienne, qui avait également rappelé que renvoyer un individu dans un pays où il encourrait le risque d’être torturé ou tué était interdit par la Convention des Nations Unies contre la torture dont le Sri Lanka est signataire.

La pétition fait mention d’actes de violences, de tortures et de « traitements inhumains et dégradants » commis à l’encontre des réfugiés, en violation avec l’article 11 de la Constitution sri-lankaise concernant les personnes se trouvant sur le territoire sur Sri Lanka, indépendamment de leur nationalité.

Suite à cette mobilisation citoyenne et aux déclarations de l’UNHCR, la Cour de Colombo avait rendu le 15 août une ordonnance provisoire interdisant l’expulsion de tout réfugié ou demandeur d’asile enregistré auprès du HCR et ce jusqu’au 29 août, date de reprise de l’affaire.

Mais le 29 septembre dernier, la décision de la Cour suprême délivrant les arrêtés d’expulsion semble avoir mis un terme au débat juridique, et ce malgré le dépôt d’une nouvelle requête en justice. Le mois dernier en effet, six avocats spécialisés dans les droits de l’homme ont déposé une requête devant la Cour suprême, dans laquelle ils réaffirmaient l’irrégularité des arrêtés d’expulsion et le « grand péril » qu’encourraient les demandeurs d’asile s’ils étaient renvoyés dans leur pays d’origine.

« Au cours des deux dernières années, le Sri Lanka a connu une augmentation de près de 700 % du nombre de demandeurs d’asile et de réfugiés. Ils n’étaient généralement pas de véritables demandeurs d’asile mais « des migrants économiques ou impliqués dans des réseaux de traite des êtres humains ». (source
: Mepasie)

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