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du 16 au 18 octobre 2014 (semaine 42)
 

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18 octobre 2014 -
PROGRESSION DE L'EI JUSQU'AUX PORTES DE BAGDAD


Le drame qui se joue dans la ville kurde de Kobane en Syrie détourne l'attention de la progression inexorable de l'organisation "État islamique" (Daesh) vers Bagdad.

L'histoire se répète dramatiquement en Irak, en dépit des bombardements américains. En juin dernier, l'armée irakienne abandonnait uniformes et véhicules en fuyant la ville de Mossoul assiégée par les djihadistes de l'organisation État islamique (EI). Or, la scène s'est reproduite à l'identique dimanche lorsque trente soldats irakiens ont délaissé leur camp près de la ville de Hit, l'un des derniers bastions du gouvernement dans la province d'Al-Anbar (ouest de l'Irak).

"On peut dire que 85 % d'Al-Anbar, l'un des derniers bastions du gouvernement, est en passe de se trouver sous contrôle de l'EI", a déclaré à l'Agence France-Presse Faleh al-Issawi, numéro deux du conseil provincial, qui prévient : "Si la situation continue d'évoluer dans la même direction, sans intervention de forces terrestres étrangères dans les dix jours, alors la prochaine bataille se déroulera aux portes de Bagdad."

Pour Myriam Benraad, chercheuse spécialiste de l'Irak au "CERI-Sciences Po", "les frappes militaires se sont révélées très limitées en raison de la nature même de l'EI, un vrai mouvement de guérilla urbaine, extrêmement mobile et sophistiqué, qui aime se fondre dans la population.

D'autant que l'attention médiatique dont a bénéficié Kobané a conduit à une refocalisation de l'action militaire en Syrie, au détriment de ce qui se passait à Al-Anbar". Située au carrefour de la Syrie, de la Jordanie et de l'Arabie saoudite, cette province où est née en 2004 l'insurrection anti-américaine offre aux djihadistes une base militaire incomparable.

Ils y ont bénéficié de l'aide des tribus sunnites qui la dominent. "Beaucoup de tribus sunnites bénéficient des retombées économiques de Daesh. Marginalisées par le pouvoir chiite de Bagdad depuis la chute de Saddam Hussein en 2003, ces tribus ont tout d'abord accueilli les djihadistes à bras ouverts.

D'autant que l'actuel gouvernement "inclusif" promis par Bagdad déçoit les sunnites, en restant majoritairement composé de caciques du gouvernement Maliki. Une situation ubuesque qui fait une nouvelle fois le lit de l'organisation État islamique.

" Si l'on veut détacher les tribus des djihadistes, il faut mobiliser les pays arabes qui possèdent de nombreux liens avec les tribus en Irak comme en Syrie", confie la source diplomatique européenne. "Mais l'Arabie saoudite ne s'engagera pas à nouveau si ses efforts ne sont pas suivis d'effets", ajoute une autre source diplomatique occidentale. L''Iran veut profiter une fois de plus des pétrodollars du Golfe pour être débarrassé des insurgés sunnites et ainsi renforcer sa mainmise sur le pouvoir chiite de Bagdad. (source
: FPIC)

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