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du 23 au 25 octobre 2014 (semaine 43)
 

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25 octobre 2014 -
LA CORRUPTION EST AUSSI UN PÉCHÉ

Le 23 octobre, recevant une délégation de l'Association internationale de droit pénal, le Pape François a développé trois points qui interpellent l'Eglise dans sa mission d'évangélisation et de promotion de la personne.

Rappelant d'emblée la nécessité de disposer d'instruments légaux étrangers rejetant le recours au bouc émissaire, c'est à dire un individu accusé injustement des maux affectant la communauté mais qu'elle sacrifie, il a également repoussé l'idée selon laquelle la sanction pénale se suffit à elle même.

Il faut au contraire élargir les politiques socio-économiques et de réinsertion sociale. Réaffirmant la primauté de la vie et de la dignité de la personne, il a rappelé le rejet absolu de la peine de mort, inadmissible pour les chrétiens, et insisté sur les exécutions extra-judiciaires, ces homicides volontaires perpétrés dans certains pays par des forces de l'ordre usant d'une violence disproportionnée pour appliquer l'ordre et faire respecter la loi.

Le Saint-Père a ainsi dénoncé l'usage de la peine de mort par certains régimes comme instrument de suppression de la dissidence ou d'oppression des minorités. Ayant évoqué les conditions d'incarcération, de personnes en attente de procès comme de condamnés sans jugement, il a dénoncé des abus sans rapport avec la justice, y compris l'état déplorable des instituts de peine dans de très nombreux pays.

Ces abus relèvent tant du manque d'infrastructures que d'un exercice arbitraire de l'autorité sur les prisonniers. A propos de la torture et des autres traitements dégradants, destinés à punir ou obtenir des confessions, il a déclaré condamner le recours au prétexte de la sécurité nationale. Cela ne fait qu'ajouter souffrance à la souffrance.

Il a ensuite parlé de l'application de sanctions pénales à des mineurs ou à des personnes âgées, ainsi que des formes de criminalité qui blessent gravement la dignité de la personne et le bien commun: la traite des êtres humains et l'esclavage, les crimes de guerre ou contre l'humanité, mais aussi la misère qui frappe un milliard de personnes, la corruption et la concentration de la richesse que permettent les pouvoirs publics conditionnés par les pouvoirs forts.

En soi, la misère est un processus d'élimination de masse, et la corruption un péché qu'il faut éliminer plus encore que de le pardonner. En matière d'application des peines, a conclu le Pape François, la prudence doit constituer le principe de base de toute législation.

Le respect de la dignité doit bloquer l'arbitraire, l'excès de zèle et les coups de mains. Il doit aussi être le critère de répression des actions nuisant gravement à l'intégrité comme à la dignité de la personne. (source :
VIS)

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