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du 30 octobre au 2 novembre 2014 (semaine 44)
 

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2 novembre 2014 -
LA DIMENSION SPIRITUELLE DE L'HOMME

Revenant sur le discours prononcé le 27 octobre par le Pape, le
paléoanthropologue Yves Coppens affirme: " Je n’attendais pas autre chose de la part de ce pape. Je partage sa vision de l'homme qui ne néglige pas l'aspect spirituel."

Nommé en juillet 2014 à l'Académie pontifical des sciences, le paléoanthropologue français Yves Coppens a participé à la dernière assemblée plénière de l'institution pontificale qui s'est achevée le 28 octobre. A cette occasion, il a révélé à Radio Vatican son regard sur l'évolution de l'homme – un regard qui prend en considération la dimension spirituelle de l'espèce humaine.

" Le Pape nous a parlé de la responsabilité, ce qui me convient tout à fait parce que la transformation de la matière est passée d’un aspect inerte à un aspect vivant, puis à un aspect pensant. Et l’aspect pensant, c’est nous. C’est-à-dire que nous sommes à la fois libres, mais en même temps responsables, nous a-t-il fait comprendre. Désormais, notre destin est entre nos mains."

Le paléoanthropologue, célèbre pour avoir codécouvert le fossile Lucy en 1974, révèle également une anecdote qu'il a confiée au pape: "Je me suis permis de lui dire ce que ma grand-mère, qui était catholique et bretonne, m’avait dit: 'Si toi, mon petit-fils, tu descends du singe, moi, sûrement pas!'".

Et Yves Coppens de préciser: "Elle avait tort, bien sûr, en ce qui concerne l’histoire naturelle, mais raison en ce sens qu’elle voulait sauvegarder la dignité de l’homme. L’un et l’autre peuvent aller tout à fait bien ensemble. Ce n’est pas parce que l’homme est d’origine animale qu’il perd pour autant sa dignité, sa noblesse et sa liberté."

" Les découvertes scientifiques ne contredisent pas l'enseignement de l'Eglise, bien au contraire. Je suis convaincu que l’homme, dès qu’il est homme, est religieux," affirme le scientifique. C’est amusant de voir combien la nature se fiche de l’individu et veut absolument préserver l’espèce et combien, quand on arrive à l’homme, peut apparaître la noblesse de l’individu et tout le respect de la personne.

" Je crois que la force des sciences naturelles, c’est de voir à la fois cette discontinuité dans la continuité. Quand on passe de la matière inerte à la matière vivante, il y a tout à coup un saut. Et quand on passe de la matière vivante à la matière pensante, il y en a un autre. Et puis, pourquoi pas d’autres à venir, que bien sûr, on ignore".

Etudier le passé donne à Yves Coppens d'envisager l'avenir avec un certain optimisme, à la condition de ne pas absolutiser le rôle de la science. "L’avenir, comme d’habitude, est circonstanciel, affirme-t-il. Et comme il est circonstanciel, il est lié à l’événement. Au fond, il est événementiel. On ne peut donc guère le prévoir. Il peut inquiéter en ce sens que les robots se multiplient aussi.

" Mais je crois qu’il ne faut pas avoir peur de la science – la science a toujours un aspect extravagant et un peu inquiétant. Il ne faut pas lui laisser libre cours, il ne faut surtout pas faire des commissions de sages avec seulement des scientifiques. Les scientifiques ont envie de réussir, donc ils sont capables de faire beaucoup de choses et beaucoup de bêtises.

" Cette caractéristique de l’homme qui est à la fois liberté et responsabilité, c’est formidable. C’est à la fois une liberté apparente, mais qui est contrôlée par une responsabilité permanente, y compris la responsabilité de cette liberté. C’est ce qu'a dit le pape: notre destin est entre nos mains." (source : Radio-Vatican)


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