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du 30 octobre au 2 novembre 2014 (semaine 44)
 

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2 novembre 2014 -
POURSUIVRE LE DIALOGUE MALGRÉ TOUT AVEC L'ÉGLISE CATHOLIQUE


" Il faut poursuivre le dialogue avec l’Église catholique romaine", déclare le 25 octobre, le métropolite orthodoxe Hilarion sur la chaîne de télévision « Vesti-24 », recevant le commentateur politique et spécialiste des religions, Matfeï Popov.

" Vous êtes allé pendant la réunion extraordinaire au Synode des évêques de l’Église catholique romaine sur les problèmes de la famille. Quel était l’objet de votre visite ?

" Il s’agit d’un organe consultatif dépendant du Pape de Rome. Suivant la tradition, ce qu’on appelle des délégués fraternels, c’est-à-dire des délégués des Églises non catholiques, sont invités au Synode. J'y fus invité. J’ai cru important de faire partager à nos frères catholiques l’expérience orthodoxe, car nous avons une doctrine du mariage commune.

" Il ne s’agit pas de doctrine orthodoxe ou catholique, mais de l’enseignement du Christ et des apôtres. Nous insistons sur le fait qu’il n’y doit y avoir qu’un seul mariage, que les époux doivent rester fidèles l’un à l’autre. Mais, en même temps, lorsqu’il s’agit de situations concrètes, nous agissons différemment au niveau pastoral.

..." Les catholiques me semblent avoir une approche très rigoriste, très juridique. Pour que l’Église reconnaisse la dissolution du mariage, il faut passer par le tribunal ecclésiastique. Et cette reconnaissance n’est possible que dans le cas où l’Église, sur la base d’une enquête, proclame que non seulement ce mariage est annulé, mais qu’il était initialement illégal ou invalide. Seule une très faible proportion de catholiques, pour autant que je sache, est prête à se soumettre à cette procédure.

" Nous, orthodoxes, avons une autre idée du mariage.

Popov : Pendant votre voyage, vous avez soulevé le thème des gréco-catholiques à deux reprises. Vous adressant aux participants du Synode, vous leur avez demandé d’appeler la communauté gréco-catholique ukrainienne à se distancier du conflit en cours et à ne pas déchirer plus encore la communauté chrétienne.

Le métropolite : " Malheureusement, nous sommes confrontés à une situation où il y a d’une part, disons, le Vatican officiel, qui est en dialogue avec nous. Ce dialogue se poursuit à différents niveaux : au niveau théologique, et au niveau de la discussion de problèmes, comme pendant le Synode des évêques.

" Mais nous voyons d’autre part que là où les orthodoxes coexistent avec les gréco-catholiques, une énorme tension existe toujours. Cela vient en grande partie de l’engagement politique des gréco-catholiques. Ils défendent une position politique concrète et soutiennent un parti en particulier dans le conflit civil.

" Nous ne pouvons l’accepter.

" Lors de chacune de nos rencontres, le Pape François et moi, nous poursuivons la conversation entamée précédemment. Lorsqu’ai rencontré pour la première fois le Pape François, le lendemain de son intronisation, j’ai été satisfait de de voir en lui un homme compétent. On craignait en effet qu’un homme du « Tiers Monde », d’Amérique du Sud, élu au Saint Siège, ne connaisse pas suffisamment la situation et ne dispose pas des informations nécessaires. En fait, il est parfaitement informé, y compris sur des questions aussi délicates que nos relations avec les gréco-catholiques. Cette impression s’est confirmée cette fois encore.

" Nous ne pourrons naturellement résoudre tous les problèmes d’un seul coup. Mais je pense qu’il faut poursuivre le dialogue avec l’Église catholique romaine, parce que de telles rencontres, d’une part, nous permettent d’énoncer notre position, d’autre part, d’entendre la réponse.

" Je pense que le Pape François a une volonté de dialogue avec l’Église orthodoxe. Il est désolé par ce qui se produit actuellement en Ukraine. Et, naturellement, il faut continuer à le rencontrer, ainsi que les autres dirigeants de l’Église catholique romaine. (source : Mos-Pat)


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