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du 2 au 5 novembre 2014 (semaine 45)
 

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5 novembre 2014 - Burkina Faso
LA RÉVOLTE D'UNE JEUNESSE EN CRISE

Des négociations se sont engagées dans la capitale burkinabée entre les autorités militaires et la société civile pour trouver une issue politique. L'Église les a confiées à la prière des fidèles.

En raison de sa proximité avec la population, l'Église pressentait cette révolte. Dans une lettre apostolique, l’épiscopat burkinabé écrivait en juillet 2013 : « Cette jeunesse est surtout insatisfaite et perdue à cause de l’absence de modèle social. L’image que leur renvoient tous ceux et toutes celles qui exercent quelque pouvoir est plutôt négative car elle est brouillée par la corruption et le clientélisme ; d’où la tentation, pour une partie de cette jeunesse, d'une violence fondée sur des ressentiments. »

Après le temps de la révolution au Burkina Faso la semaine dernière, voici venu, semble-t-il, celui de la négociation dans la capitale burkinabée. A l’issue de son rendezvous avec les représentants du corps diplomatique au ministère des affaires étrangères, le nouvel homme fort du Burkina, le lieutenant-colonel Isaac Zida (désigné par l’armée comme chef du régime de transition), a annoncé la constitution d’un « organe de transition ». Il sera « dirigé par une personnalité consensuelle désignée par tous les acteurs de la vie nationale », a-t-il précisé.

De leur côté, les chefs de l’opposition se retrouvaient autour de Zéphirin Diabré, leur chef de file, afin de déterminer une feuille de route pour ces prochains jours. Dans la rue burkinabée, on pouvait noter les signes encourageants d’un retour à la normale : vive circulation, ouverture des commerces et du marché.

Après avoir passé vingt-sept ans à la tête de ce pays, Blaise Compaoré s’est réfugié en Côte d’Ivoire, chez son fidèle ami le président Alassane Ouattara. Il laisse derrière lui un pays à bout de souffle. Avec un PNB de l’ordre de 1,50 € par jour et par habitant, le Burkina Faso (16,5 millions d’habitants) est l’un des pays les plus pauvres pays (183e rang sur 187 au dernier classement de l’Indice de développement humain).

Mal-gouvernance, enclavement (avec le Mali au nord, le Niger à l’est, le Bénin au sud-est, le Togo et le Ghana au sud, la Côte d’Ivoire au sud-ouest), faiblesse de ses ressources naturelles, importance de sa croissance démographique (3,1 % par an), aléas climatiques, faible accès à l’eau potable, à la santé et à l’éducation, les difficultés et les faiblesses de ce pays sont gigantesques.

Elles se traduisent dans la société par une absence de perspectives pour les jeunes, alors que 46 % de la population a moins de 15 ans, et 59 % moins de 20 ans.

Une neuvaine pour la paix a été demandée par le Cardinal Philippe Ouédraogo, archevêque de Ouagadougou, bouleversé par les mouvements populaires ayant contraint, le 31 octobre, le Président Blaise Compaoré à démissionner et à partir en exil en Côte-d’Ivoire, alors que les militaires prenaient le pouvoir. (voir Fides 31/10/2014).

« Filles et fils de notre Eglise Famille de Dieu, je vous exhorte à un neuvaine de prière – du 2 au 9 novembre. Priez pour la réconciliation, la justice et la paix dans notre pays » a écrit le Cardinal dans un message diffusé par la Caritas Burkina Faso. Le Cardinal Ouédraogo a composé une prière spéciale par laquelle il est demandé à Dieu « d’accorder à notre pays des institutions qui garantissent le bien-être, la liberté et la paix ». (source
: Fides)

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