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du 3 au 5 novembre 2014 (semaine 45)
 

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5 novembre 2014 -
LES RELIGIONS FONT PARTIE DE NOTRE SOCIÉTÉ

Qu'on le veuille ou non, elles font partie de notre société et
Conseillère nationale socialiste suisse Ada Marra souhaite susciter une réflexion dans le monde politique sur le financement et la reconnaissance des mouvements religieux.

" C’est vrai, dit-elle, que de tout temps il y a eu un enjeu dans la question des relations entre Eglise et Etat. Mais Etat laïc ne signifie pas que l’Etat doit se désintéresser des religions. Je suis favorable à ce que l’on ne mélange pas religion et politique, mais par contre qu’on le veuille ou non, les religions font partie de notre société, donc l’Etat doit leur aménager un espace de dialogue.

" Aujourd’hui, j’ai l’impression que le public et monde politique brillent par leur méconnaissance des religions elles-mêmes et ne se concentre que sur le fait religieux. Les milieux politiques ont plutôt tendance à renvoyer tout ce qui concerne le religieux à la sphère privée. Or si l’Etat ne se mêle pas des questions religieuses, il laisse la porte ouverte à tous les extrémismes que cela soit dans la perception des religions ou dans les activités des communautés.

" C’est surtout leur reconnaissance qui devrait mieux être mise en place. Mais lorsqu’on a des doutes sur qui finance l’extrémiste Nicolas Blancho qui ne représente que lui-même, je pense que l’Etat devrait avoir le droit d’exiger une certaine transparence. De la même manière que l’on s’interdit de vendre des armes à des pays sulfureux ou délicats, ne pourrait-on pas interdire le financement de mouvements religieux par certains Etats.

" Avant d’être chrétiens, musulmans ou juifs, on est citoyen. Or je constate que les mouvements religieux sont des lieux d’intégrations. Au même titre que l’Etat subventionne des associations qui facilitent l’intégration des étrangers, je pense qu’il devrait soutenir cet aspect-là de la vie des Eglises. En outre, les Eglises sont aussi des lieux de solidarité qui jouent un rôle social important. Donc fondamentalement, je suis favorable à une reconnaissance de tous les mouvements religieux qui respectent les principes démocratiques.

" Il y a lieu de crér une plateforme de dialogue entre religions et Etat. La méconnaissance des religions dans notre pays (la Suisse ndlr) me préoccupe vraiment: et ce n’est pas seulement le cas dans les milieux politiques, mais aussi dans les médias. Par exemple, alors qu’environ 70% des musulmans de Suisses sont Kosovars, on continue à médiatiser les musulmans arabophones!

" Aujourd’hui, il y a vrai problème d’islamophobie et d’antisémitisme en Suisse, comme en France, renforcés par les exactions de l’Etat islamique ou la guerre qu’Israël a menée à Gaza. Il me semble qu’il faut absolument rappeler que l’islam ce n’est pas l’Etat islamique, que l’islam ce n’est pas mauvais."

Rappelons que ce thème sera abordé indirectement lors de l'Assemblée des évêques de France. (source
: Protestinfo)

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