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du 3 au 5 novembre 2014 (semaine 45)
 

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5 novembre 2014 - France
L'ÉGLISE A-T-ELLE ABANDONNÉ LE MONDE RURAL ?

La présence de l’Église dans le monde rural est au menu de l’Assemblée des évêques. Dans une lettre publiée début octobre, Mgr Pascal Wintzer, archevêque de Poitiers, proposait une vaste réflexion sur l’avenir du christianisme rural.

« Nous pourrions être tentés de reprendre aujourd’hui, pour le monde rural, le slogan de la fin du XIXe siècle : “L’Église a perdu la classe ouvrière”. C’est ce qui avait entraîné la naissance du christianisme social et de l’Action catholique. Mais il me semble important de sortir de schémas un peu simplistes.

Certains peuvent éprouver un sentiment d’abandon parce que les prêtres sont moins nombreux dans le monde rural, certaines formes liturgiques, telles les Adap (assemblées dominicales en l’absence de prêtre), sont moins répandues que par le passé.

… " Et c’est vrai que le nombre de prêtres diminuant, tous les diocèses sont tentés, y compris un diocèse rural comme le mien, de les envoyer dans les lieux où la population est plus concentrée et plus jeune, dans les villes et les banlieues. C’est là où sont les vocations, là où s’installent les communautés religieuses les plus dynamiques.

" Depuis trois ans, je me suis tourné vers telle ou telle communauté, nouvelle ou ancienne, pour animer des zones rurales de mon diocèse, et je n’ai reçu que des refus. Mais je ne leur jette pas la pierre : pour certaines d’entre elles, le recrutement a un peu fléchi, elles doivent aussi mûrir avant de pouvoir envisager de nouvelles fondations.

" Je ne dirais pas pour cela que l’Église a abandonné le monde rural : la France reste un pays rural, les populations y sont nombreuses, et beaucoup de chrétiens sont présents dans la vie associative et municipale de ces communes. Les prêtres ne sont pas les seuls à rendre visible l’Église : ces chrétiens prennent leur place dans l’animation des villages ; sans avoir besoin de signe distinctif, ils sont connus et reconnus comme tels. Il nous faut encourager, soutenir, répercuter ces initiatives locales.

" Le salut ne vient pas que des villes et de leurs ’supers apôtres’. Ne méprisons pas les hommes et les femmes qui vivent dans le monde rural, je constate leur vitalité et leurs capacités d’initiative, ils sont vraiment engagés là où ils se trouvent, porteurs de projets nouveaux…

" Le Pape nous invite à ne pas être que des « évêques d’aéroport » : cela ne vaut pas que pour les évêques, les chrétiens dans leur ensemble sont appelés à ne pas vivre hors sol, dans les réseaux internationaux uniquement. Le projet de nouvelles régions, la suppression ou non des départements, a d’ailleurs montré que les Français restent attachés à des repères territoriaux, dans une époque où beaucoup de repères ont disparu.

" La mission des prêtres est aussi d’aider et de soutenir les chrétiens pour que l’église du village ne soit pas qu’un élément du patrimoine, présent et passé, mais un lieu où se rassembler et prier. » (source
: La Croix)

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