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du 2 au 5 novembre 2014 (semaine 45)
 

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5 novembre 2014 - France
LES ACTEURS DU DIALOGUE SONT DÉCONTENANCÉS

P
our leur Assemblée plénière, les évêques français ont invité le politologue Gilles Kepel afin d'évoquer la situation au Moyen-Orient, et de mieux en percevoir les conséquences et le prolongement dans le dialogue islamo-chrétien.

Sur le terrain, les délégués diocésains des relations avec l’islam et les théologiens reconnaissent que l’avancée de Daech dans le nord de l’Irak et les violences commises contre les non-musulmans ont créé « un choc » en France cet été.

« À chaque fois, je me suis dit que cela allait mettre à mal les relations entre les croyants ici, en France », s'inquiète le P. Étienne Uberall, responsable des relations avec l’islam dans le diocèse de Strasbourg. « De quel dialogue parler ? C’est le travail d’une vie qui est par terre », souffle de son côté un religieux.

« On peut parler d’un choc à propos de ce qui s’est passé cet été », confirme le directeur du service pour les relations avec l’islam (SRI) de la Conférence des évêques, le P. Christophe Roucou, « et également de désarroi devant ces jeunes qui partent en Syrie » .

De fait, l’actualité irakienne risque aussi de laisser des traces. « Les chrétiens savent très bien que l’immense majorité des musulmans ne sont pas d’accord avec ces agissements, mais confusément, l’amalgame islam = violence s’approfondit dans les mentalités à mesure que les images médiatiques s’accumulent », relève le P. Jean Courtaudière, délégué du SRI au sein du diocèse de Saint-Denis. « Comment ne pas penser que ces dérives violentes prennent leurs sources quelque part dans l’islam ? »

Désormais le but du dialogue et notre défi aujourd’hui consiste plus que jamais en un nécessaire travail « théologique » à mener.
Extrait du discours d’ouverture de l’Assemblée plénière évêques à Lourdes, hier, par Mgr Georges Pontier.

" Les événements si violents en Syrie, en Irak, en Libye, et leurs répercussions sur les pays voisins, Jordanie, Liban, offrent le spectacle d'une barbarie qu'on pensait révolue. Nous sommes profondément marqués par le sort imposé aux minorités vivant dans ces pays, aux chrétiens d'Irak particulirement. (...) Ces événements ne sont pas sans affecter chez nous les relations avec les musulmans.

" Un certain nombre d'entre eux souffrent profondérnent de l'image de l'islam que donnent les exactions commises par Daech. Ils les ont dénoncées. Nous accueillons positivement leurs propos tout en espérant que les autorités musulmanes les plus hautes dans le monde le fassent avec autant de clarté. Les musulmans en ont besoin et nous aussi. Nous sommes choqués, interloqués, interrogés en voyant ces trop nombreuses personnes partir rejoindre les rangs de cette armée insensée

" Au-delà de notre étonnement, nous comprenons bien qu'il nous faut en analyser les raisons, et tout spécialement celles qui peuvent venir de nos sociétés occidentales qui n'ont peut-tre pas su encore leur faire une place apaisante et respectueuse. A notre niveau et dans notre pays, nous voulons poursuivre dans un espritde responsabilité, de dialogue, de respect, nos relations avec nos compatriotes musulmans.
(source : La Croix)

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