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du 9 au 12 novembre 2014 (semaine 46)
 

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12 novembre 2014 - Pakistan
ON LES APPELLE LES PILIERS DE LA NATION

Trois jours après la mort atroce de deux chrétiens pakistanais, brûlés vifs dans un four de la briqueterie où ils travaillaient, des informations jettent une lumière crue sur les conditions de vie faite à ces citoyens de seconde zone .

Les chrétiens, dans ce pays, sont le plus souvent cantonnés à des tâches d’éboueur-balayeur-vidangeur ou aux métiers réservés à ceux qui n’ont rien d’autre que leur force de travail à offrir. Dans les briqueteries, il n’est pas rare que les travailleurs et leurs proches, endettés auprès des propriétaires de celles-ci, vivent dans des conditions proches de l’esclavage.

La mort de Shahzad Masih et de son épouse Shama Bibi, enceinte de son quatrième enfant, n’est liée en aucune façon à un soi-disant délit de profanation du Coran, l’acte qui a mené une foule en colère à lyncher le jeune couple. Elle a voir au fait que Shahzad Masih était endetté auprès du propriétaire de la briqueterie où il travaillait depuis plusieurs années, une dette d’un montant approximatif de 100.000 roupies (785 euros), et que celui-ci avait peur que Shahzad Masih prenne la fuite sans rembourser son dû.

Au Pakistan, la pratique qui voit des pauvres s’endetter pour se trouver pieds et mains liés à leur employeur est en principe interdite par la loi, mais ce cercle vicieux est fréquent et les organisations spécialisées dénombrent entre un et cinq millions de personnes ainsi réduites à un quasi-esclavage.

Dans le pays, on les appelle « les piliers de la construction » ; ils fabriquent des briques du matin au soir pour le secteur du bâtiment et la croissance économique du pays. « Ils pétrissent la terre et façonnent les briques qui servent à construire la nation. La terre cuite est la seule chose qui existe pour eux.

Chaque jour, plus d’un million de travailleurs, hommes, femmes et enfants, façonnent ainsi les briques qui font la nation, une nation indifférente à l’égard de ceux dont le travail, et tout ce que celui-ci représente, est inscrit dans les murs qui leurs servent d’abris.

Chrétiens, Shama et Shahzad ont été accusés de profaner le Coran et un groupe d’un millier d’hommes, en colère et impossibles à arrêter, leur est tombé dessus. Terrifiés, Shama et Shahzad ont tenté de fuir et se sont enfermés dans une pièce, illusoire refuge dont la porte et le toit ne tarda pas à céder sous la rage de la foule en colère. Le couple fut tiré en dehors de la pièce.

La torture publique de Shama et de son mari commença alors. Ils furent roués de coups de poing et de coups de pied. Personne ne pouvait arrêter la foule sous peine d’être à son tour frappé. On rapporte que les policiers qui sont arrivés sur le lieu de la torture ont tenté d’aider Shama et Shahzad mais qu’ils n’étaient pas assez nombreux.

Les corps mutilés de Shama et de Shahzad Masih furent portés jusqu’à la briqueterie où ils travaillaient. Battus de partout, respirant probablement encore, ils ont été jetés dans le four à briques, leurs corps passant du feu de la condamnation au feu de la mort. (source
: Mepasie)

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