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du 12 au 15 novembre 2014 (semaine 46)
 

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15 novembre 2014 -
CET "ENCLOS" DOIT S'OUVRIR EN UN PÔLE DE VIE ECCLÉSIALE

La paroisse, institution pastorale multiséculaire définie par le droit canonique, est une réalité en évolution. Devant
ces réalités, les évêques recherchent quelle gouvernance établir sur un lieu donné entre le prêtre et les laïcs en responsabilité.

Les recherches d'Élisabeth Abbal, menées pour sa thèse de Doctorat, sous le titre de ""Paroisse et teritorialité dans le contexte français"
, sont des plus précieuses et des plus éclairantes car, depuis plusieurs années, les responsables diocèsains remodèlent les maillage du réseau paroissial de leurs diocèses.

"Paroisse et teritorialité dans le contexte français" est une document de base, au moment où se pose, entre autres questions, le maillage ecclésial des milieux ruraux et des milieux urbains.

La paroisse, institution multiséculaire définie par le droit canonique, est une réalité en évolution. Si elle est généralement territoriale, son rapport au territoire est soumis aux conditions de prise en charge pastorale de la communauté de fidèles ainsi érigée.

Au milieu du XXe siècle, le maillage du réseau paroissial, hérité d’une longue histoire, s’est révélé inadapté à la mission de l’Église. Les aménagements pastoraux engagés depuis une quarantaine d’années dans les 93 diocèses de la France métropolitaine se traduisent par une extension continue des territoires paroissiaux, qui se poursuit sous l’effet de la diminution du nombre de prêtres mais aussi de fidèles.

De ce constat, découle la question de déterminer si l’extension et les modifications du maillage sont l’unique réponse à la crise affectant le catholicisme dans une société moderne, marquée par la mobilité. Elle conduit à rechercher selon la conceptualité canonique, une autre territorialité de la paroisse que celle du quadrillage strict.

Cette recherche d'Élisabeth Abbal a été entreprise selon une double approche en prenant en considération successivement le ministère et la communauté. Déterminer qui gouverne et sur quel territoire dans six diocèses, choisis pour leur diversité, montre qu’au gouvernement de la paroisse par le seul curé s’est substitué une nouvelle division du travail entre le prêtre et les laïcs en responsabilité, selon le concept de gouvernance.

Elle conduit à considérer l’intérêt pour la paroisse, de passer de la figure de « l’enclos » à celle du « pôle de vie ecclésiale ».

Passer d’une Église qui quadrille l’espace à une Église qui s’appuie sur des pôles spirituels, amène la paroisse à opérer une autre logique du rassemblement de la communauté, celle de l’inscription en un point d’ancrage et non plus celle d'une simple "circonscription"..

C’est l’engagement des personnes à différents niveaux, du centre aux relais locaux, qui réalise le marquage du territoire.

En prenant en compte l’apport des sciences humaines et la description théologique du lieu ecclésial, cette recherche amène à réaffirmer la nécessité d’une détermination territoriale pour le maintien de la catholicité de la communauté. La paroisse, quelle que soit son étendue, demeure une partie du territoire diocésain, un autre type de circonscription.

La dimension territoriale de la paroisse a un sens ecclésiologique. Elle demeure le moyen d’honorer la catholicité – l’Église pour tous – grâce au critère objectif qu’est le domicile, même si d’autres fidèles la rejoignent par élection.

Mais constater l’impossibilité de « tout couvrir » peut être à l’origine de l’organisation en pôles de vie ecclésiale. Du fait qu’un pôle n’existe pas tout seul, cette paroisse comme pôle s’ouvre à l’altérité, à la présence d’autres réalités ecclésiales, y compris associatives.

Elle s’appuie sur une mise en réseau des communautés sur son propre territoire ou au niveau inter-paroissial grâce à la mutualisation des moyens et la mise en œuvre du principe de subsidiarité au bénéfice des communautés locales. Dans cette perspective, la paroisse demeure un lieu institutionnel, mais parmi d’autres formes d’ecclésialité qui constituent un réseau à l’échelle du diocèse voire de la province.

Les travaux d'Élisabeth Abbal ne peuvent être esquivés, car ils sont un apport sociologique, théologique et canonique fondamental dans l'évolution du maillage paroissial d'une Église ouverte aux réalités et aux attentes pastorales.
(source :
FPIC)

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