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du 20 au 22 novembre 2014 (semaine 47)
 

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22 novembre 2014 - Synode
CE VA-ET-VIENT ENTRE LE SYNODE ET LES DIOCÈSES

Pour le P. Hervé Legrand, dominicain et spécialiste d’ecclésiologie, la vision de l’Église mise en œuvre par le Pape François à l’occasion de ce Synode est celle développée par le Concile Vatican II.

Elle situe l’épiscopat dans le peuple de Dieu et non pas au-dessus de lui. L’évêque est à la fois dans son Église et en vis-à-vis d’elle. Jusqu’à ce Synode, cet équilibre théologique n’avait jamais été développé aussi clairement au plan pratique.

En renvoyant une nouvelle fois les questions dans les diocèses, le Pape ne prend pas à contrepied la collégialité épiscopale. Au contraire, il met en œuvre un sens très juste de la collégialité, car les évêques ne sont pas le haut personnel dirigeant de l’Église universelle, mais les chefs des Églises locales.

Le collège des évêques est inséparable de la communion à manifester et à entretenir entre leurs Églises. Ce n’est pas le fait d’être ordonné évêque mais d’être à la tête d’une portion du peuple de Dieu qui est décisif.

En ce sens, le Pape met ici en pratique la tradition ancienne qui conçoit l’Église comme une communion d’Églises et chaque Église locale elle-même comme une communion.

En se présentant à son diocèse de Rome, le pape a symbolisé cette perception : avant de bénir le peuple, il lui demande de prier pour lui. Et comme évêque de l’Église romaine qui a la primauté parmi ses sœurs, son ministère est de servir la communion entre toutes les Églises dans la foi, et non pas de gouverner quotidiennement et administrativement l’Église entière, ce qui d’ailleurs ne découle pas de Vatican I.

Nous sommes ainsi dans la continuité avec Vatican II, étranger à une conception « démocratique » du peuple de Dieu. Les baptisés ne sont le peuple de Dieu qu’avec leur évêque. Pleinement Église de Dieu, l’Église locale n’est pas toute l’Église.

C’est par le va-et-vient entre les Églises que l’Église se construit comme communion, car l’ensemble des dons du Saint-Esprit ne se trouve que dans l’ensemble de l’Église. On voit bien que la collégialité demande que l’évêque de Rome « travaille » avec les évêques, qui eux-mêmes « travaillent » avec leur peuple. Elle favorisera l’œcuménisme car jusqu’ici toutes les autres Églises voient le pape comme un « monarque absolu ». (source : FPIC)


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