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du 27 au 31 décembre 2014
et du 1 au 3 janvier 2015 (semaine 01)

 

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3 janvier 2015 - France
LES QUERELLES MESQUINES ET STÉRILES DE LA LAÏCITÉ


Espérons que ce soient les derniers échos d'une querelle mesquine et stérile, dans laquelle les juges doivent décider au cas par cas du caractère « cultuel » ou « culturel » des santons, d'une étable et de ses trois pauvres sans domicile.

Depuis le début du mois de décembre, les « affaires » de crèches enflamment le débat. En Vendée, le président du conseil général, Bruno Retailleau, a annoncé qu’il introduirait des recours contre le jugement du tribunal administratif de Nantes qui lui enjoint de démonter la crèche de la Nativité installée comme chaque année dans le hall de l’hôtel de Ville.

À Béziers (Hérault), Robert Ménard, n’a pas l’intention de démonter la crèche de sa mairie, malgré l’avis des services de l’État qui l’ont appelé à respecter les « dispositions constitutionnelles et législatives garantissant le principe de laïcité ».

Même situation à Melun (Seine-et-Marne), où la crèche qui trône dans la mairie fait également l’objet d’un recours…

La "Libre Pensée" a déjà prévenu qu’elle saisirait la juridiction administrative, pour déterminer la "constitutionnalité" des décisions juridiques ... !

Le débat oppose les tenants du respect de l’impératif de neutralité de l’État à ceux qui, selon les cas, défendent soit les racines chrétiennes de la France, soit une approche moins crispée de la laïcité prenant en compte la dimension culturelle de certaines pratiques religieuses.

Pour Nadine Morano (UMP) « la laïcité ne doit pas tuer notre culture, nos racines et nos traditions » et Julien Dray (PS) plaide pour « une certaine tolérance » face à des crèches qui font « partie du décorum ».

Malek Boutih, député socialiste de l’Essonne, a appelé à la décrispation : « Quand j’étais enfant, il y avait des crèches (…) un peu partout. C’était une fête, pas une agression contre la religion de mes parents ni du prosélytisme catholique. Détendons-nous un peu ! »

Bref, ce qui aurait pu paraitre n’être qu’une querelle un peu « cloche-merle » devient une affaire d’Etat, qui dépasse tous les autres problèmes.

En attendant, l’Église de France se veut, elle aussi, apaisante. « L’Église catholique respecte la neutralité de l’État », a indiqué le porte-parole des évêques de France, Mgr Bernard Podvin. « Mais il faut être aveugle pour ne pas discerner que la crèche touche la population d’un point de vue affectif bien plus large que sa signification religieuse. »

Le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, est monté au front, à l’image d’autres prélats de l’Hexagone. Il a appelé à ne pas se tromper d’urgence : « Tandis qu’on se querelle sur la présence de quelques crèches dans l’espace public, on ne s’indigne pas beaucoup de ces milliers de crèches vivantes, non seulement en Irak, mais aussi en Syrie, et chez nous… en France »,

Le cardinal-archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, avec son humour caustique, n’a pas mâché ses mots à l’égard des responsables politiques. Le personnel politique qui arrive à se passionner pour ce sujet est un peu à côté de la plaque, a-t-il dit sur RTL, le 24 décembre..

" Les groupes, je n’ose pas dire les groupuscules, qui veulent lancer le combat sur ce terrain, feraient mieux de mobiliser leurs forces pour d’autres combats ». « Cela fait partie de notre univers culturel, de notre tradition chrétienne, je ne vois vraiment pas où est le débat », a conclu le cardinal Vingt-Trois. (source
: FPIC)

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