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10 janvier 2015 - Niger
BOKO HARAM RECRUTE TOUJOURS PLUS DE JEUNES
Toujours plus de jeunes nigériens s’enrôlent dans les rangs du mouvement nigérian Boko Haram, souligne et s'inquiète l'archevêque de la capitale Niamey dans son message de début d’année.
Mgr Michel Cartatéguy fait état des déclarations des députés de la région de Diffa, dans l’extrême est du Niger, à la frontière avec le Nigeria. « Les députés se sont déclarés préoccupés suite au nombre croissant de jeunes nigériens, hommes et femmes, qui viennent grossir continuellement les rangs de la secte Boko Haram ».
« Selon le député Nassirou ,souligne Mgr Michel Cartatéguy, nos jeunes de Diffa sont recrutés chaque jour que Dieu fait, et ces jeunes connaissent Diffa mieux que les membres de Boko Haram. Ils peuvent donc leur indiquer où il faut frapper », faisant ainsi présager une extension des activités de Boko Haram au Niger.
Il s’agit là d’une perspective que l’on ne peut exclure, attendu que Boko Haram a enlevé la base multinationale de Baga, sur la rive nigérienne du Lac Tchad. La base, qui accueillait en théorie des militaires nigérians, tchadiens, nigériens et camerounais, pourrait maintenant être utilisée par la secte islamiste pour frapper non seulement dans le nord-est du Nigeria mais aussi sur les territoires des pays limitrophes, provoquant ainsi une extension du conflit à l’échelle régionale.
Selon ce qu’affirme Mgr Cartatéguy, l’opinion répandue au Niger est que la majeure partie des jeunes nigériens qui s’enrôlent dans les rangs de Boko Haram le fait pour des raisons économiques et non pas religieuses.
Il existe donc des marges permettant d’intervenir et de bloquer ce recrutement. L’archevêque estime par ailleurs que, dans la région de Diffa, sont désormais présents 150.000 réfugiés provenant du Nigeria et des évacués ayant fui les violences de Boko Haram au Niger même.
La situation est aggravée par la récente épidémie de choléra qui a frappé les réfugiés. « Malgré la pauvreté de la région, la population locale continue à accueillir les réfugiés avec fraternité et hospitalité » souligne Mgr Cartatéguy, qui conclut en regrettant que « la presse internationale parle très peu de la situation de Diffa ». (source : Fides)
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