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du 7 au 10 janvier 2015 (semaine 02)
 

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10 janvier 2015 - Nigeria
LA PROGRESSION INQUIÉTANTE DE BOKO HARAM

Le groupe islamiste s’est emparé d’une base militaire stratégique dans le nord-est du Nigeria, et menace de plus en plus la souveraineté des trois pays limitrophes de la région. sur lesquels il exerce une pression qui ne fléchit pas.

La prise de la base militaire de Baga, sur la rive du lac Tchad (à 180 km au nord-est de Maiduguri, la capitale régionale de l’État de Borno), par le groupe islamiste, peut être considérée comme un tournant dans leur marche vers l’est. Baga est à la fois le grand carrefour agricole et commercial du nord-est du Nigeria et le verrou militaire qui protégeait les trois pays frontaliers du Nigeria de la région : le Tchad, le Cameroun et le Niger.

La conquête de cette base militaire témoigne une nouvelle fois de la supériorité opérationnelle de Boko Haram sur l’armée nigériane, mais aussi de sa volonté d’élargir sa zone d’influence en direction du Tchad, du Cameroun et du Niger. La prise de la base de Baga est d’autant plus inquiétante pour la sécurité et la stabilité de la région qu’elle était censée abriter une force multinationale (MNJTF) composée de militaires du Niger, du Tchad et du Cameroun.

Après la conférence de Paris en mai 2013, les pays de la sous-région s’étaient engagés à renforcer leur collaboration contre Boko Haram. Les pays de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT) avaient promis d’envoyer un bataillon pour renforcer cette force multinationale. Mais devant la désorganisation des forces nigérianes et le faible niveau de défense de la base de Baga, le Niger et le Tchad avaient rappelé leurs troupes pour défendre directement leur frontière.

À ce stade, le Cameroun est le pays le plus directement touché par Boko Haram. Dans une vidéo postée le 5 janvier sur YouTube, le chef du groupe islamiste Abubakar Shekau a directement menacé le président camerounais, Paul Biya, d’attaques contre son pays aussi violentes que celles menées par le groupe islamiste armé au Nigeria.

Depuis le début de l’année, le groupe nigérian multiplie ses assauts dans l’extrême nord camerounais. Selon la presse camerounaise, il s’est attaqué, le 1 janvier, à un minibus roulant sur l’axe de Mora et Waza, tuant les 16 occupants. Samedi 3 janvier, Boko Haram avait également mené un raid sur le village Mahoula.

Au Niger, c’est l’inquiétude qui domine les esprits. « Jusqu’ici, il n’y a pas eu d’incursion de ces gens chez nous, explique le président Mahamadou Issoufou dans un entretien donné à l’hebdomadaire Jeune Afrique. Mais Boko Haram sévit à quelques kilomètres de notre frontière avec le Nigeria, non loin de Diffa. »

Le même sentiment d’inquiétude est en train de gagner N’Djamena, la capitale du Tchad. Jusqu’à présent, un accord de non-agression tacite liait les combattants de Boko Haram et les Tchadiens.

À cinq semaines de l’élection présidentielle nigériane du 14 février, il est à redouter que le groupe islamiste, qui détient en outre de multiples captifs, dont depuis avril dernier quelque 200 lycéennes enlevées dans leur école à Chibok, multiplie ses attaques meurtrières. (source
: KNA)

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