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du 7 au 10 janvier 2015 (semaine 02)
 

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10 janvier 2015 - Inde
LES DÉFIS MISSIONNAIRES DES JÉSUITES EN INDE

Aujourd'hui, un jésuite sur cinq dans le monde est indien. Avec près de 4 000 jésuites, répartis dans 18 provinces, l'Inde est le pays qui « donne » le plus de prêtres à la Compagnie de Jésus.

Les 10 et 11 octobre derniers, le Centre Sèvres à Paris a organisé un colloque intitulé « Les jésuites aujourd’hui. Deux siècles après leur rétablissement (1814-2014) » Y fut ainsi étudiée la dimension indienne de la Compagnie de Jésus aujourd’hui et les réalités de ce que vivent les jésuites dans ce pays où les chrétiens représentent une minorité de 2,3 % de la population.

Les jésuites sont présents en Inde depuis leurs débuts grâce à saint François Xavier au Tamil Nadu, il arriva en 1542, dans une région où, en 1536, les pêcheurs avaient été baptisés par les Portugais en échange de leur protection contre les pirates musulmans. Antony Criminale fut le premier martyr jésuite en 1549, à l’âge de 29 ans.

Les jésuites de Goa allèrent jusqu’à Delhi, à la cour de l’empereur moghol Akbar, intéressé par les différences entre les religions et promoteur du dialogue entre elles. Dans les régions intérieures comme le Madurai, les chrétiens étaient considérés comme les adeptes d’une religion étrangère qui les avait dégradés au niveau le plus bas du système des castes.

Roberto de Nobili se mit donc à apprendre les langues locales : le tamoul, parlé par le peuple, le sanskrit, parlé par les grands prêtres, les brahmanes, et le telugu, la langue des dirigeants politiques, les Nayaks. Il se présentait comme un renonçant local ou Brahmin sannyasi. Il s’habillait en orange, mangeait végétarien et obéissait à leurs règles de pureté comme celle d’éviter le contact avec les castes inférieures, etc. Bien qu’il fût capable d’écrire les trois langues, il écrivait surtout en tamoul.

Du point de vue de l’apostolat, la simple proposition faite par Roberto de Nobili, mais qui apparaît comme révolutionnaire à cette époque, est que quelqu’un peut devenir chrétien religieusement, mais rester socialement et culturellement indien.

Quelques jésuites français arrivèrent en Inde en 1689, après avoir été expulsés de Thaïlande. A cette époque, les Français s’installaient surtout à Pondichéry, où on trouvait également des capucins. Le gouvernement limitait l’œuvre de ces derniers aux étrangers et laissait aux jésuites le travail de la mission.

Et cette évangélisation vécue dans ce contexte social et culturel indien, nous la retrouvons quand l’abbé Monchanin et le P. Henri Le Saux fondèrent leur ahsram. Ils voulaient montrer que le christianisme avait aussi une tradition mystique et ils espéraient ainsi attirer des hindous.

A mesure que la connaissance de l’hindouisme s’est accrue, il y eut une prise en compte croissante de ses aspects positifs. Un séminaire de recherche à Bangalore en 1973 suggéra que les autres écritures religieuses pouvaient être considérées comme inspirées de manière analogue. Elles peuvent être lues avec profits par les chrétiens qui les interprètent, mais à la lumière du Nouveau Testament.

Au niveau de la Fédération des Conférences épiscopales d’Asie, on constate également une prise de conscience croissante du fait que l’Esprit peut être présent et actif dans d’autres religions, bien que la complétude du salut soit dans le Christ par l’Eglise.

Le pape Jean Paul II a confirmé cette interprétation dans son encyclique Redemptoris Missio.

Au terme du récent colloque du Centre Sèvres, la conscience de la réalité d'aujourd'hui en Inde est que " Si nous vivons une authentique vie chrétienne, en particulier si elle se fait plus indienne, autonome et locale, notre lumière brillera certainement." (source
: Mepasie)

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