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du 14 au 17 janvier 2015 (semaine 03)
 

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17 janvier 2015 - Égypte
UNE CAMPAGNE CONTRE L'UNIVERSITÉ AL-AZHAR

Depuis quelque temps une campagne médiatique accuse l'Université
d’être infiltrée par les Frères musulmans, et le président Abdel-Fattah Al-Sissi l'appelle à «corriger l’image de l’islam» et à changer son actuel discours religieux.

L'institution basée au Caire, est considérée comme la principale autorité de l'islam sunnite, et il s’agit pour le chef de l'Etat égyptien d’entreprendre une réforme sérieuse et profonde de la pensée religieuse et de renouveler le discours religieux, car selon lui, certains textes religieux sont destructeurs et antihumains.

Si ces propos ont été mal interprétés par certains, il faut rappeler qu'"il y a une différence entre les textes à caractère religieux qui sont l’oeuvre de l’être humain et le texte sacré, le Coran, qui est une révélation divine".

La crise a éclaté au grand jour lorsque certains imams du ministère des Waqfs (chargé des legs pieux) ont affirmé que le cheikh d’Al-Azahar, Ahmad Al-Tayeb, maintenait en poste des conseillers membres des Frères musulmans au sein de son institution, note "Al-Ahram Hebdo".

Selon le cheikh Mohamad Al-Bastawisi, directeur du syndicat des imams et des prédicateurs, des dirigeants issus de la confrérie des Frères musulmans jouent encore un rôle essentiel au sein d’Al-Azhar. «Je suis étonné qu’ils soient encore à leur poste», a-t-il déclaré. Al-Bastawisi a alors accusé tout particulièrement le cheikh Abdel-Aziz Al-Naggar, directeur de prosélytisme à l’Académie de recherche islamique, d’être membre des Frères musulmans.

Le ton est vite monté entre le ministère des Waqfs et Al-Azhar, au point qu’un responsable au bureau du cheikh Al-Tayeb a annoncé que le cheikh «étudiait la possibilité d’engager un procès contre ceux qui tentent de déformer son image!». Allusion clair au ministre des Waqfs, Mohamad Gomaa. Le responsable avait ajouté que le cheikh d’Al-Azhar «a pleinement confiance en ceux qui travaillent avec lui et il sait parfaitement bien qu’aucun d’eux ne fait partie de la confrérie des Frères musulmans».

L’enseignement d’Al-Azhar est basé sur des études dures, strictes. Il interdit à l'étudiant toute critique. De même, Al-Azhar ne reconnaît que les interprétations de la charia des quatre premiers siècles de l’islam et refuse tout esprit critique de ces interprétations».

« Si le président Al-Sissi veut sérieusement changer le discours religieux, dit cette campagne, il doit fermer l’université jusqu’à ce que soit faite une vraie réforme du contenu et de la méthode d’enseignement et qu’il ouvre la porte aux autres universités, comme celle du Caire, pour qu’elles intègrent des sections qui enseignent la charia d’une façon plus ouverte, basée sur les débats et la transmission des idées».

Si Al-Sissi décide de changer Al-Azhar, il devra transformer de fond en comble l’institution et développer un enseignement de la charia plus libre et plus pratique». (source
: AFP)

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