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du 14 au 17 janvier 2015 (semaine 03)
 

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17 janvier 2015 - France
UN FAUX-PAS DANGEREUX ET INSULTANT

La Une du "Charlie Hebdo" du mercredi 14 janvier, dit le numéro « des survivants », a provoqué la colère dans le monde musulman, et celle de leaders religieux et gouvernements de pays à majorité musulmane qui l'estiment injurieuse.

Mercredi 14 janvier, l'hebdomadaire publiait la page Une représentant le Prophète, la larme à l'oeil, un panneau « Je suis Charlie » dans les mains. Le surtitre du dessin signé Luz : « Tout est pardonné ». Les réactions ont été quasi-immédiates.

Certains pays, à l'instar du Sénégal, ont censuré le journal, ainsi que le quotidien français Libération qui reproduisait le dessin de Charlie Hebdo.

Autre instance a avoir réagi, l'Union mondiale des oulémas musulmans, organisme basé au Qatar et présidé par le prédicateur qatari d'origine égyptienne, Youssef al-Qaradaoui : « Il n'est ni raisonnable ni logique, ni sage de publier les dessins et les films offensant le prophète ou attaquant l'islam », indique un communiqué. Allant dans le même sens, un religieux saoudien, cheikh Ahmed al-Ghamedi, a estimé que publier de nouveaux dessins de Mahomet « n'est pas la bonne chose à faire ».

En Jordanie, le chef de la diplomatie Nasser Joudeh a critiqué la publication alors que l'opposition islamiste a réclamé des excuses du journal satirique français. « Nous allons en France pour dire notre opposition à l'extrémisme, au terrorisme et à la haine, et pour soutenir ses musulmans.

En Iran, la porte-parole de la diplomatie iranienne, Marzieh Afkham affirmait : « Nous condamnons le terrorisme partout dans le monde (...) mais dans le même temps nous condamnons ce geste insultant de l'hebdomadaire ». Pour le ministre des affaires étrangères du pays, Mohammad Javad Zarif « Le caractère sacré (des valeurs, ndlr) a besoin d'être respecté. Les civilisations ne seront pas capables d'engager un dialogue sérieux si nous ne commençons pas par respecter les valeurs de chacun et leur caractère sacré ».

A Ankara, le Premier ministre islamo-conservateur turc Ahmet Davutoglu a dénoncé la caricature, jugeant que la liberté d'expression n'était pas « la liberté d'insulter ». « Nous ne pouvons accepter les insultes faites au prophète », a-t-il insisté.

Le même jour, le grand mufti de Bosnie Husein Kavazovic, pays européen où les musulmans représentent 40% de la population déclarait : « Nous condamnons de la manière la plus ferme l'abus de la liberté de la parole et de l'expression artistique, utilisée pour humilier avec préméditation des personnes et ce qui leur est sacré » dans un communiqué.

Au Pakistan, le 14 janvier, les parlementaires pakistanais ont dénoncé à l'unanimité la caricature « blasphématoire », sur fond de manifestations contre le journal satirique français, en soutien aux frères Kouachi qui ont perpétré l'attentat. « Les médias qui ont publié ces croquis devraient être interdits, toutes les copies devraient être confisquées et brûlées », a déclaré le ministre fédéral des affaires religieuses, Sardar Yousaf

Le même jour, en Mauritanie, plusieurs centaines de personnes ont manifesté contre l'hebdomadaire français dans la capitale Nouakchott, près de l'ambassade de France : « Tout sauf le prophète », « Je ne suis pas Charlie Hebdo », « Non à l'insulte à notre croyance » pouvait-on lire sur les pancartes et banderoles portées par les manifestants.

Un quotidien kényan s'est excusé jeudi d'avoir reproduit, la veille, la Une suite à des plaintes de lecteurs. Le pays a lui-même été la cible d'une série d'attaques terroristes revendiquées par les islamistes somaliens shebab, qui ont qualifié de « héros » les auteurs de l'attaque à Paris.

Le mouvement chiite libanais Hezbollah, qui avait condamné l'attentat contre Charlie Hebdo, a estimé le 14 janvier que sa Une « heurte le sentiment » des musulmans. « C'est un acte qui contribue directement à aider le terrorisme, l'extrémisme et les fondamentalistes », estime la milice chiite dans un communiqué.

Les talibans afghans ont condamné la publication de nouvelles caricatures et salué les frères Kouachi : « Une attaque a été menée la semaine dernière, faisant justice contre les auteurs de ces actes obscènes », dans un communiqué mis en ligne.

Sur RFI, Ahmet Ogras, vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM), déclarait : « Il est inadmissible, dans cette conjoncture actuelle, de persister et de signer. Il y a trouble de l'ordre (public) en provoquant les personnes, en humiliant 2 milliards de personnes aujourd'hui. On pouvait s'exprimer différemment ». (source
: FR-expert)

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