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du 25 au 28 février 2015 (semaine 09)
 


- 28 février
2015 - Philippines
UN PRÉSIDENT AFFAIBLI, UNE ÉGLISE DIVISÉE

L'opération de police anti-terroriste menée il y a un mois dans le Sud philippin, qui s'est soldée par la mort de 44 policiers d'élite, 18 membres de la rébellion musulmane et cinq civils, provoque des réactions en chaîne.

Outre l'arrêt de l'étude du processus de paix par le Congrès, les appels à la démission du président Aquino se multiplient. Et au sein de l’Eglise, des voix discordantes se font entendre.

Le 25 janvier dernier, les commandos d’élite de la police nationale philippine investissaient une bourgade isolée de Mindanao pour y abattre un Malaisien, artificier présumé de la Jemaah Islamiyah dont la tête était mise à prix par les Etats-Unis.

L’opération était un quasi-succès, un autre terroriste recherché par les Etats-Unis leur échappant, mais elle a tourné au fiasco lorsque les commandos, dans leur retraite, sont tombés en embuscade sur des hommes du BIFF (Bangsamoro Islamic Freedom Fighters), mouvement dissident du MILF (Front moro de libération islamique) avec qui Manille négocie un accord de paix.

L’opération de police a alors tourné au carnage, 44 commandos étant tués – dont certains, blessés, ont été achevés à terre ainsi que 18 rebelles.

Sans compter son lourd bilan en vies humaines, l’opération a soulevé une tempête politique. Le président Aquino se voyant reproché son attitude et sa responsabilité dans cette opération, tout ce que la scène politique locale compte d’opposants à Aquino a redoublé d’attaques.

Dans ce contexte, l’Eglise catholique, très présente dans la vie politique du pays, se divise.

Un certain nombre d’évêques et parmi eux des ‘poids lourds’ de l’épiscopat, ont apporté leur soutien à un groupe fondé en août 2014, le Conseil national pour le changement (NTC, National Transformation Council). Ce dernier se définit comme un « groupe collégial » réunissant diverses personnalités civiles et religieuses (protestantes et catholiques) visant à obtenir la démission du président Aquino

Le plus visible d’entre eux est Mgr Ramon Arguelles, archevêque de Lipa, qui a récemment déclaré que le raid sanglant du 25 janvier n’était qu’une illustration de plus de l’incapacité de l’Administration Aquino à répondre aux attentes du peuple philippin.

D’autres évêques adoptent un discours résolument différent. Mettant en garde contre le risque de voir capoter les négociations de paix avec la rébellion musulmane, ils appellent les Philippins à « entendre Mindanao » et le désir des populations du Sud philippin à vivre en paix.

Dans un communiqué daté du 25 février, le cardinal Orlando Quevedo, archevêque de Cotabato (à Mindanao), écrit : « Aujourd’hui, précisément du fait de ce qui s’est passé à Mamasapano, le chemin [vers la justice et la paix] ne doit pas être abandonné.

Face à ces divisions rendues évidentes, la Conférence épiscopale a publié un communiqué le 16 février. La situation dans le pays appelle l’ensemble des évêques « à se tourner vers le Seigneur dans une humble supplication pour rassembler notre peuple dans la prière », a expliqué Mgr Villegas, président de la Conférence.

« Alors que la nation continue de pleurer la tragédie de Mamasapano et que la famille des nations est menacée par la guerre et la terreur répandues par des groupes extrémistes, notre meilleure contribution à la nation et au monde est d’encourager notre peuple à prier », a-t-il précisé. (source :
Mepasie)

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