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FlashPress - Infocatho
du 6 au 8 avril 2015 (semaine 15)
 


- 8 avril
2015 - France
LA LAÏCITÉ ET L'IGNORANCE CULTURELLE

" Au cours du siècle écoulé, nous avons intégré de nouvelles caractéristiques de la vie de notre société, une société sécularisée, une société où les références chrétiennes ne sont plus reconnues comme repères de la culture commune.

Elles deviennent l'objet d'une découverte à frais nouveaux et nous sommes chargés de susciter cette dècouverte et de la développer, a déclaré le cardinal André Vingt-Trois lors de la messe chrismale.

En fait, nous ne sommes pas seulement devant un effacement culturel des références chrétiennes qui serait le fruit d'un oubli ou d'une inculture. Nous sommes devant un projet militant qui hérite, pour une part, des vieux filons anticléricaux du XIXème siècle en feignant de craindre que l'Église puisse exercer un pouvoir occulte.

Pour une autre part, il exprime la difficulté des hommes à reconnaître une véritable transcendance. Ce projet militant ne combat pas seulement le catholicisme comme une cible privilégiée. Il vise aussi à l'élimination de toutes les religions de l'espace public et notamment de la religion musulmane.

Mme si certaines revendications laïques ne sont souvent que l'habillage républicain d'un anti islamisme ou d'un antisémitisme larvé et inavoué, elles ne sont pas sans effet sur l'attitude à l'égard du christianisme dans notre société.

Nous éprouvons concrètement que ce militantisme aboutit ˆ des aberrations qu'il s'agisse des discussions oiseuses sur les crches ou sur les menus des cantines ou encore du récent refus de la RATP d'annoncer un concert en faveur des Chrétiens d'Orient dont, par ailleurs, la France prend ˆ coeur d'assurer la défense à l'O.N.U. tandis qu'elle fait légitimement état de l'accueil qu'elle accorde ˆ des chrétiens syriens.

Quand l'ignorance culturelle assimile toutes les religions à un modèle unique de croyance et à un unique système de fonctionnement , elle devient inapte à une laïcité authentique et elle ouvre le champ social è l'émergence d'un « front des religions ».

Si la dérision et la caricature ont leurs auteurs qui doivent pouvoir s'exprimer, une société civilisée ne peut pas réduire le socle culturel de son unité à ce seul modèle. Elle doit sans cesse développer les capacités rationnelles et créatives de ses membres et les faire respecter y compris dans leurs expressions religieuses qui ne sauraient devenir les seules victimes d'une nouvelle censure.

Dans ce contexte polémique, les chrétiens ne peuvent pas se comporter simplement comme les représentants d'un groupe minoritaire qui s'estimerait lésé, fût-il religieux. Nous ne sommes pas à rechercher fébrilement une reconnaissance culturelle et publique et à guetter les signes de la bienveillance des puissants à notre égard. Notre identité n'est pas de cet ordre. Elle est tout à fait compatible avec la méconnaissance, l'injustice, voire la brimade et la persécution.

Nous ne demandons rien de plus que ce qui est le droit commun : la liberté de conscience, la liberté de culte et la liberté d'expression garanties par la Déclaration Universelle des droits de l'Homme. Et nous demandons que ces libertés soient respectées non seulement pour les chrétiens mais aussi pour tous les autres et non seulement dans notre pays mais dans tous les pays.

Certains chrétiens vivent cette situation plus difficilement parce que leur appartenance à l'Église repose davantage sur un conformisme culturel que sur une conviction personnelle. Ils sont plus tentés de se poser en victimes d'une prétendue « christianophobie » qu'ils ne se considèrent appelés à la mission de l'Église pour laquelle ils ne se sentent ni légitimes ni motivés. Ils craignent de manifester un particularisme religieux dans une société qui ne connaît que le consensus a minima comme marque de son « vivre ensemble » et qui craint les choix particuliers qui obligent è réfléchir. (source
: CEF)

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