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du 8 au 11 avril 2015 (semaine 15)
 


- 11 avril
2015 -
LE DÉBAT AU SUJET DES FAMILLES "IRRÉGULIÈRES"

Le Pape bute sur la résistance de certains évêques alors que la longueur du processus enclenché il y a un an pour surmonter les désaccords sur ce sujet au sein de la hiérarchie semblait pouvoir donner du temps à une voie médiane.

« Une bataille est en cours », a commenté, selon "Catholic Herald", le cardinal allemand Walter Kasper, le théologien que le Pape avait choisi, il y a un an, pour ouvrir le débat sur la place des divorcés remariés et plaider en faveur d’un chemin de réintégration qui permettrait à certains d’entre eux de pouvoir à nouveau communier.

Mais les dernières semaines semblent indiquer que les termes du débat n’ont guère progressé, que les clivages demeurent vifs et que les opposants à un assouplissement de la discipline de l’Eglise face aux familles irrégulières n’hésitent pas à se manifester.

Le cardinal guinéen Robert Sarah l’a fait dans un livre. "Dans "Dieu ou rien", le préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, met en lumière tout le mal que pensent la plupart des prélats africains d’un éventuel
affaiblissement du magistère.

Le sacrement du mariage, c’est un homme et une femme unis pour la vie et ouverts à la procréation. L’affaiblir en permettant des accommodements, c’est « une rébellion contre Dieu, une bataille organisée contre le Christ et son Eglise ». « L’Eglise d’Afrique, prévient le cardinal, s’opposera fermement à toute rébellion contre l’enseignement de Jésus et du magistère. »

C’est aussi le cas aux Etats-Unis. Au Royaume-Uni, près de 500 prêtres ont signé un appel public au maintien de la
doctrine traditionnelle de l’Eglise sur la famille, s’attirant une réprimande de la part du cardinal Vincent Nichols, archevêque de Westminster.

Le Pape a lui-même insisté, ces trois derniers mois, sur la défense de la conception chrétienne de la famille, qu’il juge « attaquée de tous côtés » dans le monde actuel, par « la mentalité nuisible du provisoire », « une culture individualiste et égoïste » qui « n’aime pas la vie », le « relativisme », les « colonisations idéologiques », les politiques économiques, etc.

Lors de son déplacement à Palerme, le 21 mars, François a dit qu’il « n’avait pas de recette » pour le prochain synode. C’est sans doute aussi à cette aune qu’il faut comprendre l’annonce, le 13 mars, d’une « année sainte », du 8 décembre 2015 au 20 novembre 2016. Son thème : la miséricorde, celle qui « va au-delà de la justice », a dit le Pape dans son homélie.

Personne ne peut être exclu de la miséricorde de Dieu. (…) L’Eglise est la maison qui accueille tout le monde et ne refuse personne. Dieu pardonne tout, Dieu pardonne toujours. » Après le synode d’octobre, qui de toute façon n’a pas de pouvoir normatif, ce jubilé pourrait donner un peu de souplesse au Pape.

Le débat sur la « politique » familiale de l’Eglise a ouvert une autre controverse, non moins vive dans la mesure où elle touche, elle aussi, le cœur de l’Eglise. Il ne s’agit plus cette fois de sa doctrine, mais de sa structure.

En février, le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich et président de la Conférence des évêques d’Allemagne, avait laissé entendre que l’Eglise allemande pourrait bien adapter sa pratique sur la famille indépendamment des conclusions du synode. « Nous ne sommes pas une simple filiale de Rome. Chaque conférence des évêques est responsable de sa pratique pastorale dans son contexte culturel ».

Le cardinal Gerhard Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi au sein de la Curie romaine, a réagi sans
ménagement. « L’idée d’une Eglise nationale serait totalement hérétique », a-t-il déclaré, le 30 mars, dans un entretien à La Croix.

Depuis janvier, les catholiques du monde entier ont à nouveau débattu de la famille dans leurs diocèses. Le Vatican avait diffusé auprès d’eux un nouveau questionnaire qui reprenait les conclusions du premier synode d’octobre 2014. Les conférences épiscopales doivent envoyer à Rome la synthèse de ces réflexions d’ici la mi-avril. A la demande du Vatican, elles ne seront pas rendues publiques.

Il n'en reste pas moins qu'il faut être attentif à ce que veut dire "réflexion", "pratique", et "doctrine". (source
: News.va)

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