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du 11 au 15 avril 2015 (semaine 16)
 


- 15 avril
2015 -Chine
ÉCHOS DE LA FÊTE DE PAQUES À CANTON

Michel Cambon, ayant personnellement passé ces jours saints à Canton, la mégalopole du sud de la Chine, en a publié dans "Eglises d'Asie", un écho plein de joie des liturgies célébrées à la cathédrale du Sacré-Cœur.

Ayant personnellement passé ces jours saints à Canton, la mégalopole du sud de la Chine, il nous fait ainsi partager la vie des communautés chrétiennes dans les liturgies célébrées à la cathédrale du Sacré-Cœur.

La cathédrale est un édifice majestueux, néogothique, inspiré de l’église Sainte-Clothilde de Paris et construit dans les années 1860.

Il est aujourd’hui classé patrimoine protégé de la Chine et a été entièrement rénovéavec d’importants soutiens financiers de l’Etat. Des travaux ont aussi permis la rénovation du système audio, des ventilations et des vitraux (fabriqués aux Philippines), ainsi que l’ajout d’écrans géants.

Autour de la cathédrale, qui attire de plus en plus de touristes chinois, une dizaine de bâtiments ainsi qu’une grotte de Lourdes en style chinois composent l’espace diocésain qui ne cesse de s’agrandir (en récupérant des propriétés perdues durant la Révolution culturelle ou en construisant du neuf).

Cet espace clairement délimité a été également réaménagé : de grands arbres ont été plantés et le dallage en pierre entièrement refait pour créer un ensemble cohérent et agréable. C’est donc dans ce cadre qui en impose que les catholiques de Canton ont célèbré le Christ ressuscité.

Le dimanche des Rameaux (comme tous les dimanches), les messes en cantonais, mandarin et anglais se succèdent toute la journée à la cathédrale.

Du lundi matin jusqu’à la messe chrismale du jeudi matin, l’évêque prit avec lui les quelque vingt-cinq prêtres et quinze religieuses du diocèse pour une retraite spirituelle.

Le jeudi soir, lors de la messe de la Cène, sur les douze hommes qui eurent les pieds lavés par le curé de la cathédrale, on comptait deux Nigérians et un Indien. La communauté africaine est très importante à Canton. Elle est aussi très engagée dans la vie diocésaine, introduisant localement de nouvelles spiritualités telles que les mouvements charismatiques.

Le Vendredi saint, la cathédrale – d’une capacité de 1 200 personnes environ – était entièrement pleine pour l’office de la croix à 15 h.. Deux prêtres concélébraient, assistés come à l’accoutumée de six jeunes adultes faisant office d’acolytes.

A la nuit tombée, le Chemin de croix eut lieu à l’extérieur comme cela se fait au Colisée de Rome. La première station fut à la porte de la cathédrale et les autres stations se déroulèrent au cours d’une déambulation à travers l’espace diocésain. Les centaines de fidèles qui étaient présents reçurent chacun un petit livret spécialement réalisé pour l’occasion, et nous alternions lectures, chants, silences et agenouillements pour chaque station.

Les samedi, dimanche et lundi, la cathédrale fut submergée – comme tous les week-ends mais encore plus lors des jours fériés – par de très nombreux touristes chinois voulant visiter ce « lieu romantique » qu’est une véritable église de style néogothique occidental.

Ainsi, chaque jour de 7 h à 19 h, les fidèles assurent bénévolement un service d’ordre pour orienter et juguler le flot des touristes. Beaucoup de jeunes adultes chinois, ainsi que des Africains y sont engagés. Des religieuses se relayent pour que l’une d’entre elles se tienne au centre de la cathédrale afin de présenter au micro la foi chrétienne. La plupart du temps, quelques centaines de touristes s’asseyent pour l’écouter un moment et nombreux sont ceux qui emportent les livrets et brochures disponibles à la sortie.

Le samedi saint 4 avril à 16 h, les festivités de la Vigile pascale débutèrent. Ce fut la communauté coréenne qui eut sa Vigile pascale en premier – car c’était le seul moment possible du week-end. Plus de 300 Coréens catholiques étaient rassemblés avec un jeune prêtre venant de Daegu (Corée du Sud) et ne parlant pas un mot de chinois .

Puis la Vigile pascale pour les catholiques chinois se tint à 19h30 : la cathédrale fut littéralement prise d’assaut par la foule et plus de 120 adultes reçurent ce soir-là le baptême après un an de catéchuménat. Les visages de ces nouveaux baptisés indiquent clairement des origines sociales, des âges, et des niveaux d’éducation très variés. La chorale diocésaine était aussi à son grand complet (soit plus de 60 personnes) et leur interprétation de l’Alléluia de Haendel fut impressionnante.

A la sortie de la messe, des œufs durs décorés par des bénévoles depuis le matin furent distribués à toute l’assistance, chacun étant invité à en remporter chez soi pour les partager.

Le dimanche de Pâques, 5 avril, les messes s’enchainèrent toute la journée. A la fin de chacune, on distribua encore des œufs durs décorés à tous ceux qui étaient là. Vers 10 h le matin, une fête fut organisée dans la grande salle polyvalente pour les nouveaux baptisés de la veille. A 16 h, il y eut la messe en anglais dite par un prêtre du diocèse. Il y avait tellement de monde (dont pas mal de Chinois ne parlant pas vraiment anglais) que les étrangers arrivés juste à l’heure durent suivre la messe depuis l’extérieur de la cathédrale. Le service d’ordre n’accepte pas en effet que les allées de la cathédrale soient obstruées durant les messes.

Enfin, il faut mentionner que ce 5 avril était aussi la fête chinoise de Qingming qui oblige chacun à aller se recueillir sur sa tombe familiale. Les catholiques ne se soustraient pas à leurs obligations familiales et participent à cette fête, tout en se refusant généralement à certains gestes symboliques pour montrer leur appartenance religieuse spécifique. La majorité des catholiques se débrouillent donc pour venir à la messe tôt le matin ou plus tard dans l’après-midi afin de marquer dans une même et seule journée leur attachement au Christ ressuscité et à leur famille.

Toutes ces cérémonies de Pâques s en disent beaucoup sur l’Eglise locale. Il serait surtout bien dommage d’ignorer la Bonne Nouvelle ainsi reflétée et partagée en Chine d’aujourd’hui. (source : Mepasie)

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