Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 15 au 18 avril 2015 (semaine 16)
 


- 18 avril
2015 - Chine
INCULTURER LES RELATIONS DE LA FOI CHRÉTIENNE ET LE QI"

« Ensemble inspirons, expirons profondément, ‘Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit’… ». Ce pourrait exprimer un simple exercice de relaxation ; mais, prononcés au moment de la prière, ils évoquent aussi tout un fond culturel chinois.

Au moment où chacun a les yeux fermés et s’est déjà retiré dans sa chambre intérieure, cette invitation évoque aussi tout cet arrière-fond culturel chinois qui place le "qi."(?) au centre de sa pensée, de ses arts et de sa médecine.

Le souffle vital immatériel ne se laisse qu’expérimenter. L’homme chinois cherche à interagir avec son univers de manière à laisser ce mouvement des souffles se perpétrer.

Matteo Ricci en parle comme « réalité suprême qui transcende les modalités sensibles et non sensibles de l’être ». Ineffable et immanent, il se laisse expérimenter d’une part par la pratique de la vertu (de = ?) et d’autre part par la présence (you = ?) et l’absence (wu = ?).

Ainsi, l’homme retrouve son rythme et les mouvements mêmes de la nature. Disposition essentielle, car la nature « tourne sans faute et sans usure ». Le cycle de la nature se donne dans une parfaite alternance entre la mort de l’hiver et la renaissance printanière.

Placé le "qi" au centre de la philosophie chinoise conduit aussi à une conception différente de la mort et de la vie. La mort n’étant plus la fin de la vie mais le passage dans un monde invisible cohabitant avec le monde visible.

Les conséquences se laissent facilement apercevoir dans le quotidien. Le culte des ancêtres que l’on pratique au minimum une fois par an la veille du Nouvel An, à l’heure ou la vie renait avec l’arrivée du printemps (??) mais aussi les offrandes matérielles comme l’argent et la nourriture, sont autant de façon de montrer cette proximité entre les mondes visibles et invisibles.

Pour les Chinois, « les morts ne sont pas coupés des vivants dans un fossé infranchissable ; à la différence de ce que prônent les religions du salut, les défunts sont toujours là, invisibles mais présents ».

L'incompréhension qui entraina le départ des jésuites vient de cette "non-connaissance" du passage du monde vsible cohabitant avec le monde invisible, si étranger à la théologie thomiste dans son expression.

Le "qi", comme principe fondamental, conduit dans toutes les ramifications de la pensée chinoise. C’est dans ce mouvement que tout se dit et se donne, apparaît et disparaît, affectant l’ensemble de la pensée chinoise.

Et me voilà à tracer mon signe de croix en étant conduit par l’autre au carrefour entre deux visions du monde, dit le P. Etienne Frécon (Mep), deux façons de comprendre le temps et la destinée, deux manières de voir la foi et l’expérience religieuse. Tout en ne sachant pas vraiment comment appréhender cette réalité intraduisible et échappant à la conceptualisation, elle demeure un lieu suggestif pour la pensée, la spiritualité et la théologie de l’Esprit. (source
: Mepasie)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil