Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 19 au 23 avril 2015 (semaine 17)
 


- 23 avril
2015
UNE AUTRE DIRECTION POUR UNE AUTRE ORIENTATION

Le recteur, le vice-recteur et les deux doyens de l’Institut Pontifical Oriental, tous quatre religieux jésuites, ont été révoqués par le général de la Compagnie de Jésus. L'islamologue le P. Samir Khalil Samir est le nouveau dirigeant provisoire.

Depuis le mardi 14 avril ,James McCann, le recteur, Massimo Pampaloni, le vice-recteur, Philippe Luisier, le doyen de la faculté de sciences ecclésiastiques orientales et Michael Kuchera, le doyen de la faculté de droit canonique oriental, tous jésuites, sont destitués de leurs fonctions.

C’est le P. Samir Khalil Samir, 77 ans, jésuite, né en Égypte, orientaliste et islamologue de grande réputation, ancien professeur à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth et dans d’autres établissements universitaires en Europe et en Amérique, qui a été appelé à diriger temporairement l'institut, avec le titre de pro-recteur "ad interim".

La mise à exécution de l’arrêté a été immédiate, sans que l’on attende le commencement de la prochaine année académique. Dans la lettre par laquelle il a notifié la mesure, le général des jésuites a dénoncé l’esprit "dépourvu de charité" qui avait désagrégé la communauté enseignante et porté ainsi un grave préjudice à la mission de l'institut.

D'autres raisons sont sans doute derrière cette décision, selon le vaticaniste Sandro Magister.

L’Institut Pontifical Oriental a été créé il y a près d’un siècle, en 1917, par le pape Benoît XV, en même temps que la congrégation pour les Églises orientales dont le préfet – c’est actuellement le cardinal argentin Leonardo Sandri – est également grand chancelier de l’Institut.

En 1922, Pie XI confia l'Institut à la Compagnie de Jésus. Il réserva au Pape la nomination du recteur, celle-ci étant faite sur proposition autonome du préposé général qui aurait préalablement consulté les enseignants jésuites.

Les doyens et certains professeurs de l'institut avaient demandé, au cours de ces derniers mois, que le recteur, l’Américain McCann, jugé incapable de diriger la machine universitaire, soit destitué. Le général des jésuites a envoyé un inspecteur, en la personne du père Gianfranco Ghirlanda, ancien recteur de l’Université Pontificale Grégorienne et canoniste de haut niveau. Et le résultat de cette inspection a été, précisément, l’élimination totale de l’équipe dirigeante de l’Institut.

Que le père McCann n’ait pas été particulièrement apprécié, pas même au Vatican, on avait déjà pu en avoir l’intuition le 19 février 2014. Ce jour-là, le vice-recteur Pampaloni, ainsi que les doyens Luisier et Kuchera, avaient été nommés consulteurs de la congrégation pour les Églises orientales, mais pas lui, le recteur en charge. Une humiliation d’autant plus cuisante que le secrétaire de la congrégation était – et est encore actuellement – un de ses confrères jésuites, l'archevêque slovaque de rite grec Cyril Vasil.

Cependant le fait que le désastre ait concerné non pas une unique personne mais tout l'ensemble de l'institut était sous les yeux de tous depuis un bon moment, sans pour autant que quiconque y ait porté remède.

On dit, dans les milieux universitaires que l'Institut n’accomplissait pas sa mission première de service à l’Église, à un moment où l'orient musulman et chrétien, de la Syrie à l'Ukraine, traverse une crise très grave, situation dans laquelle il serait plus que jamais nécessaire qu’il apporte une contribution en termes de conseil et d’étude.

Non seulement l’Institut Pontifical Oriental s’est montré improductif en ce qui concerne ces questions cruciales, mais il s’est également signalé, au cours de ces derniers mois, par la défection spectaculaire de l’un de ses vice-recteurs, Costantin Simon, un Américain qui a des origines ukrainiennes et hongroises et qui est un spécialiste du christianisme russe.

Simon a quitté la Compagnie de Jésus et l’Église catholique et il a été solennellement accueilli, en tant que prêtre, au sein de l’Église orthodoxe russe le 7 juin 2014, à l’occasion d’une cérémonie qui a été célébrée par l’archevêque Ambroise de Peterhof, recteur de l'académie de théologie de Saint-Pétersbourg.

Selon Sandro Magister, il y a des gens qui prévoient que le tremblement de terre de ces jours-ci n’est que le prélude d’une fermeture temporaire de l'institut pour une restructuration radicale correspondant davantage à la pensée et aux orientations du Pape. (source
: Chiesa)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil