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FlashPress - Infocatho
du 03 au 06 mai 2015 (semaine 19)
 


- 6 mai
2015 - Irak
NOUS SOMMES DANS UNE SITUATION DRAMATIQUE

« Nous ne devons pas nous laisser démonter par les horreurs de Daech » déclare l'archevêque chaldéen de Kirkouk en zone kurde, Mgr Yousif Thomas Mirkis fait face, avec ses diocésains, à l’afflux des déplacés chassés par Daech.

Après avoir négocié le « rachat » des derniers chrétiens restés aux mains de l’État islamique, Mgr Mirkis, dominicain, docteur en théologie et en histoire religieuse de l’université de Strasbourg, s’occupe désormais de permettre aux étudiants de poursuivre leurs études.

" Mon diocèse accueille 800 familles chrétiennes qui ont fui Mossoul et la plaine de Ninive : 300 à Kirkouk, et 500 à Souleymanié. Imaginant que la situation risquait de durer, nous avons tenté d’organiser leur vie dans la précarité.

" À Souleymanié, où plusieurs familles vivent depuis août dans le sous-sol de l’église, un comité paroissial de 12 personnes fait preuve d’une générosité inlassable. Il y a quelques semaines, lorsque le gouverneur local m’a proposé 60 préfabriqués, un peu éloignés de l’église mais permettant de régler les problèmes de promiscuité, seules 24 familles ont accepté de s’y installer !

" À Kirkouk, 9 équipes de laïcs avaient déjà en charge la pastorale des enfants, des adolescents, des malades, le théâtre ou la chorale : toutes se sont mobilisées. Je ne fais que superviser. La chorale, par exemple, a organisé un concert avec ce thème : « Je chante, même si j’ai mal ».

" Le volet psychologique de la prise en charge des familles déplacées est extrêmement important, dix mois après l’invasion. Rien que le lait pour les bébés de Kirkouk nous coûte environ 4 000 € par mois.

" 80 étudiants, chassés de leur université et dans l’impossibilité de poursuivre leur cursus à Erbil au Kurdistan, où les cours sont donnés en kurde, sont venus pendant deux semaines pour valider leur fin d’année. Depuis septembre, nous en accueillons 70 en permanence – 24 filles et 46 garçons – qui viennent poursuivre leur 2e année de pharmacie, leur 3e année de médecine…

" Là encore, avec l’aide d’associations comme l’Œuvre d’Orient ou Fraternité en Irak, nous finançons leur logement, leur transport, leurs frais d’inscription, soit environ 400 € par mois et par personne. Certains déplacés se chargent de les transporter, de leur faire la cuisine, ce qui leur permet de gagner un peu d’argent.

" Le don, le partage, l’accueil, c’est cela que je ne cesse de répéter à mes diocésains – c’est d’ailleurs le thème de la première lettre pastorale que je leur ai remise la veille de Pâques, conclut Mgr Thomas Mirkis. La devise que j’avais choisie, lors de mon élection comme archevêque de Kirkouk, est « N’aie pas peur, ô petit troupeau » : elle me sert tous les jours. (source
: Chrétiens orientaux)

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