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du 07 au 09 mai 2015 (semaine 19)
 


- 9 mai
2015 - Ukraine
LE PAPE ET LES GRÉCO-CATHOLIQUES

Mgr Sviatoslav Shevchuk, le primat de l’Église gréco-catholique d’Ukraine, en visite les 7 et 8 mai à Paris, a exhorté l’Union européenne à tout faire pour ramener la paix en Ukraine.

" L’Ukraine dit-il, est en état de choc. La guerre qui s’y déroule a déjà fait plus de 6.000 morts et un million et demi de déplacés, dont un quart d’enfants. Dans la partie est du pays, aux mains des séparatistes pro-russes, beaucoup de gens meurent de faim et nos prêtres risquent chaque jour leur vie pour transporter des vivres de chaque côté de la ligne de front.

" Mais ce conflit est loin d’être confiné à l’Ukraine. Il est le révélateur d’un système international en pleine crise. Lorsqu’une grande puissance se permet d’annexer son petit voisin, cela constitue bel et bien un défi lancé à la communauté internationale. Je reste néanmoins persuadé que nous pouvons arrêter cette guerre par la voie diplomatique. C’est le sens de mon appel, ici à Paris.

" Notre pays vit sa plus grande catastrophe humanitaire depuis la Seconde guerre mondiale. Outre les morts et les blessés, la population est traumatisée et redoute une nouvelle invasion. Nous avons besoin d’une aide internationale pour accompagner psychiquement toutes les personnes choquées. Mais il faut aussi agir sur les causes de cette catastrophe et ramener la paix au plus vite.

" Les Ukrainiens sont à l’affût de chaque parole du Pape, continue-t-il, . Lors de la dernière visite ad limina à Rome des évêques catholiques d’Ukraine, ce dernier nous a assuré qu’il était avec nous. Il a aussi lancé plusieurs appels à prier pour la paix en Ukraine.

" Bien sûr, nous souhaiterions de la part de Rome une politique moins ambivalente et nous le lui avons clairement exprimé. En réclamant le respect du droit international, le Saint-Siège a implicitement condamné l’annexion de la Crimée, sans toutefois la condamner mot pour mot. Nous comprenons que Rome tente de préserver ses relations avec Moscou, mais nous savons aussi que le Christ a toujours été du côté de ceux qui souffrent. Or dans ce conflit, c’est l’Ukraine qui souffre et le Saint-Siège, dont la diplomatie est au service de l’Évangile, doit être à ses côtés.

" Nous n’avons actuellement aucune relation avec le Patriarcat de Moscou, enfermé dans le déni et l’agression verbale. En revanche, nous dialoguons avec sa branche ukrainienne, l'Église orthodoxe d’Ukraine du Patriarcat de Moscou) au sein d’un conseil rassemblant toutes les confessions chrétiennes, mais aussi juive et musulmane, du pays.

" Nos relations avec le précédent primat, Volodymir, décédé l’an dernier, étaient même très bonnes. Ce n’est plus le cas avec le nouveau primat, Onuphre, avec qui nous n’avons aucun contact. Son attitude de repli et sa surdité à l’égard de la société ukrainienne correspondent à un courant minoritaire dans la hiérarchie.

Et Mgr S. Shevchuk de conclure  : " Je suis réaliste. Je crois que tout n’est pas perdu, que les prises de position de l’Union européenne ont leur importance. Mais je sais aussi que le danger augmente. Il ne faut surtout pas s’illusionner en croyant que tout a été tenté." (source
: FPIC)

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