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au rythme de l'Eglise universelle.
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FlashPress - Infocatho |
du 14 au 16 mai 2015 (semaine 20) |
Le premier est archiconnu et il a été lancé dès sa première apparition à la loggia de la basilique Saint-Pierre. C’est l’histoire du pape qui révolutionne l’Église, qui dépose les clés symbolisant son pouvoir de lier et de délier, qui ne condamne pas mais se contente de pardonner ou, plus exactement, qui ne juge même plus, qui lave les pieds à une détenue musulmane et à un transsexuel, qui abandonne son palais pour se lancer vers les périphéries, qui ouvre des chantiers dans tous les domaines, aussi bien celui des divorcés remariés que celui des finances du Vatican, qui ferme les douanes du dogme et ouvre toutes grandes les portes de la miséricorde. Un pape ami du monde, dont on admire déjà l’encyclique consacrée au "développement durable", avant même de connaître son contenu car on l'attend, même si la publication en est imminente, Mais dès que l’on touche du doigt ce que le pontificat de François a apporté de véritablement nouveau, la musique est différente. La vieille curie, détestée à tort ou à raison, est encore là tout entière. Rien n’a été démantelé, rien n’a été remplacé. Toutes les nouveautés consistent à ajouter quelque chose : de nouveaux dicastères, de nouveaux services, de nouvelles dépenses. Les diplomates de carrière, que le concile Vatican II était sur le point d’abolir, détiennent le pouvoir plus que jamais, y compris là où l’on s’attendrait à trouver des "pasteurs", comme à la tête du synode des évêques ou à celle de la congrégation pour le clergé. Et puis il y a les sujets brûlants, qui passionnent et divisent bien davantage l'opinion publique. Le divorce, l'homosexualité. Le Pape François a voulu que l’on en discute ouvertement et il a été le premier à le faire, en recourant à un petit nombre de phrases, étudiées, à la rédaction pleine de sens (et non pas de sous-entendus) et très efficaces, telles que ce "Qui suis-je pour juger ?" qui est devenu la marque de fabrique de son pontificat, au sein de l’Église et au dehors. Cependant lorsque, au cours du synode qui s’est tenu au mois d’octobre dernier, il s’est rendu compte que, parmi les évêques, les résistances à cette réforme étaient beaucoup plus fortes et plus étendues qu’il ne l’avait prévu, il a corrigé le tir et, à partir de ce moment-là, il n’a plus dit un seul mot pour soutenir les novateurs. Au contraire, il s’est remis à parler sans cesse des sujets qui donnent lieu à controverse - l’avortement, le divorce, l’homosexualité, la contraception - sans plus s’écarter d’un millimètre de l’enseignement rigoureux de ses prédécesseurs Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI. Depuis le mois d’octobre jusqu’à aujourd’hui, François est intervenu sur ces questions pas moins de quarante fois. Ses attaques les plus sévères ont eu comme cible principale l'idéologie du "genre" et l’ambition qu’elle a de coloniser le monde, bien qu’elle soit, pour reprendre une expression de François, "l’expression d’une frustration et d’une résignation, qui vise à effacer la différence sexuelle parce qu’elle ne sait plus s’y confronter". Passant des paroles aux actes, il a refusé d’accorder son "placet" au nouvel ambassadeur de France, parce que celui-ci est homosexuel. De même François a adopté une position beaucoup plus ferme en ce qui concerne le divorce. "Comme cela, on ne résout pas du tout le problème", a-t-il déclaré récemment en faisant référence à l'idée de donner la communion aux divorcés remariés, et encore moins, a-t-il ajouté, si ceux-ci la réclament comme un dû, parce que la communion "n’est pas une médaille, une récompense, non". Il sait que, dans ce domaine, les attentes sont très grandes et il sait aussi qu’il les a lui-même alimentées. Mais il a pris ses distances par rapport à elles. "Ce sont des attentes démesurées", comme il l’explique maintenant, en sachant qu’il ne peut pas les satisfaire. Parce que, après avoir tellement annoncé un gouvernement plus collégial de l’Église, qui associerait le pape et les évêques, François est bien forcé de s’aligner sur la volonté des évêques, qui sont dans leur grande majorité conservateurs, et de renoncer à imposer une réforme qui serait repoussée par la plupart d’entre eux. Malgré tout cela, les médias continuent à vendre l’histoire du pape "révolutionnaire", mais le véritable François est de plus en plus éloigné de ce profil. (source : Chiesa) Retour aux dépêches |