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du 21 au 23 mai 2015 (semaine 21)
 


- 23 mai
2015 - Sri Lanka
ILS PEUVENT HONORER LEURS MORTS POUR LA PREMIÈRE FOIS

Le 18 mai, sixième anniversaire de la fin de la guerre civile, les Tamouls de la province du Nord du Sri Lanka ont pu célébrer ouvertement et pour la première fois la mémoire de leurs morts, le gouvernement en ayant levé l'interdiction.

A Mullivaikkal, aux portes de la péninsule de Jaffna, plusieurs centaines de Tamouls s’étaient réunis afin, dans la tradition hindoue, d’allumer des lampes à huile et de procéder à des offrandes de fleurs pour honorer leurs morts, rapporte Eglises d'Asie (EdA), l'agence d'information des Missions Etrangères de Paris.

En mai 2009, dans les derniers jours d’une guerre civile qui durait depuis 37 ans, la localité et ses environs avaient été le théâtre d’un assaut impitoyable de l’armée gouvernementale contre les derniers éléments des Tigres tamouls. 300 000 civils étaient pris au piège et, selon l’ONU, au moins 40.000 d’entre eux y perdirent la vie.

Cette année, les cérémonies marquant la fin de la guerre ont revêtu une tonalité nouvelle. Dans les années qui ont suivi la défaite des Tigres, le gouvernement de Colombo, dirigé par le très autoritaire président Mahinda Rajapaksa, célébrait, avec force défilés militaires, le "Victory Day", et interdisait toute commémoration en pays tamoul.

Le 19 mai, dans une adresse à la nation, Maithripala Sirisena a déclaré que son gouvernement donnerait la priorité à la réconciliation. "Depuis la fin de la guerre, beaucoup a été fait pour reconstruire les infrastructures mais beaucoup reste à faire pour reconstruire les cœurs et les vies brisés de notre peuple", a affirmé le chef d'Etat.

Dans un pays où les esprits sont encore profondément marqués par des décennies d’affrontement sanglant, la nouvelle attitude du gouvernement est saluée, sans que la défiance ne disparaisse pour autant, assure EdA.

Président du Global Tamil Forum, instance fédérant diverses organisations de la diaspora tamoule, le Père jésuite Emmanuel, prêtre catholique tamoul installé en Allemagne depuis 1997, déclare: "Ce changement est bienvenu. C’est une lumière au bout du tunnel, le premier pas d’une longue route qui mènera à une paix future".

Les antagonismes restent toutefois bien réels. Le principal parti politique tamoul, la Tamil National Alliance, a refusé de prendre part aux cérémonies nationales organisées à Colombo. Ses dirigeants ont préféré s’associer à la cérémonie organisée à Mullivaikkal.

Un rapport sur les massacres commis à la fin de la guerre doit être remis en septembre prochain au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, à Genève.

Selon Suresh Premachandran, président de la Tamil National Alliance et député de Jaffna, les interdictions édictées par la justice pour empêcher les processions sont le signe que le gouvernement ne veut pas aller plus loin vers la réconciliation. (source : Mepasie)

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