Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 3 juin au 6 juin 2015 (semaine 23)
 


-
6 juin 2015 - USA
PRATIQUE CHRÉTIENNE ET RELIGIOSITÉ

Selon une étude menée par "Pew forum," au terme d'une étude près de 35.000 américains dans 50 États, les Etats-Unis semblent devenir de moins en moins chrétiens. Mais si le christianisme recule, il n'en est pas de même pour la religiosité.

Pour Kaya Oakes, professeure à l'Université de Berkeley, le concile Vatican II (1962-1965) n'a pas complètement réussi son défi qui était de « moderniser » l'Église et de l'adapter au monde contemporain. Le pays, qui compte la plus importante population chrétienne du monde, a vu l'influence de l'Église diminuer très nettement en l'espace de 7 ans, avec 78,4% des Américains qui se déclaraient chrétiens en 2007 contre 70,6% en 2014.

Pour la même période, ceux qui se disent « non-affiliés » à une religion, (appelés les « nones » aux Etats-Unis) sont passés de 16,1% à 22,8%. Le pourcentage des Américains qui ne s'identifient pas comme chrétiens, qui ont changé de religion ou qui disent « ne pas savoir» à quelle religion ils appartiennent vraiment, a aussi augmenté, passant de 4,7% à 7,9%, toujours entre 2007 et 2014.

Selon cette étude, c'est le catholicisme qui a perdu le plus de fidèles. On assiste à une véritable hémorragie dans la communauté catholique américaine : pour chaque personne qui rejoint l'Église catholique, six personnes la quittent.

Pour Kaya Oakes, l'Église catholique, en se crispant sur des questions telles que l'ordination de femmes prêtres ou la sexualité (tout en étant elle-même pointée du doigt pour de nombreux scandales sexuels) semble être en décalage avec le monde contemporain. Elle ne répond pas ainsi aux attentes spirituelles de ces nouveaux « seekers », (littéralement, ceux qui sont en recherche de sens).

Le plus surprenant, dans un pays historiquement aussi attaché au christianisme est le fait que, selon Pew Survey, les « non-affiliés » (quelque 56 millions), sont maintenant plus nombreux que les catholiques (51 millions). Cependant, cela ne veut pas dire qu'ils soient tous athées , même s'ils se disent éloignés de l'Église.

En effet, les Américains et les Occidentaux en général, sont de moins en moins susceptibles de suivre un dogme. Nombreux sont ceux qui déclarent « I am not religious, but I am spiritual ». (« Je ne suis pas religieux, mais je suis spirituel »).

Il semblerait que les Américains en quête de sens fassent de plus en plus de « pick and mix » religieux, cette «religion à la carte» décrite en France par Danièle Hervieu-Léger : en choisissant certains aspects de différentes religions, ils en font une sorte de syncrétisme personnel.

Ainsi, les croyances sont de plus en plus individualisées pour mieux répondre aux besoins de chacun à certains moments de la vie. Car ces croyances, puisqu'elles ne sont pas dogmatiques mais fluides, évoluent. Avec un mariage, un divorce, ou même un changement d'habitus social, les croyances d'un individu peuvent grandement varier.

La « religiosité » semble prendre le pas sur la religion en tant que telle. Les courants « New Age », inspirés des croyances asiatiques ou orientales, sont à la page, et les jeunes Occidentaux mêlent des éléments de religion « traditionnelle » à des disciplines comme la méditation ou le yoga.

Dans un monde ou les échanges et la communication sont facilités, le « pick and mix » est symptomatique d'une globalisation mondiale. La religion devient, selon Kaya Oakes, « une pièce dans le puzzle complexe de l'existence, plutôt qu'une force centralisatrice, fédératrice. (source
: .pewforum)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil