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du 24 au 27 juin 2015 (semaine 26)
 


- 27 juin
2015 -
RÉUNIFIER L'ANTIQUE ÉGLISE D'ORIENT

Face au risque d’extinction qui pèse sur elles et pour donner un témoignage d’unité, le patriarche Louis Raphaël Sako de l’Église chaldéenne propose la réunion de son Église avec l’Église assyrienne et l’ancienne Église d’Orient.

Face aux « importants défis qui menacent leur existence – celui de l’assimilation dans la diaspora, celui de l’extinction dans leur patrie d’origine » – le patriarche a choisi de faire un geste fort.

Dans un communiqué du jeudi 25 juin et intitulé « L’unité de l’Église d’Orient », il tend la main à ses deux Églises « sœurs » : l’Église assyrienne, et l’ancienne Église d’Orient qui s’en est séparée en 1968.

« L’unité est le commandement du Seigneur Jésus, ’afin que tous soient un’ (Jean 17-11) », rappelle-t-il en soulignant aussi la « demande des chrétiens » en ce sens, qu’ils soient dans leurs pays d’origine (l’Irak principalement, mais aussi l’Iran, la Syrie) ou dans leurs pays d’émigration (Europe, Amérique du Nord, Australie).

« Je propose que nous adoptions une seule dénomination "l'Église de l'Orient", celle qui a prévalu pendant des siècles. Une seule dénomination lui donnera force et élan et pourra en faire un modèle pour d'autres Églises. »

L’antique Église de l’Orient - ou Église de Perse - est une des premières Églises chrétiennes. Selon la tradition, elle aurait été fondée par l’apôtre Thomas. Séparée après le concile d’Éphèse (431) qui condamna les thèses de Nestorius, elle a connu un temps un grand développement en Chine et en Inde où elle est toujours très implantée, en particulier au Kerala.

L’Église assyrienne est qualifiée d’apostolique » en raison de sa fondation par l'apôtre saint Thomas, et actuellement elle attend l’élection d’un nouveau patriarche, depuis le décès en mars de Mar Dinkha IV. Son siège patriarcal est actuellement près de Chicago (États-Unis) mais son synode a annoncé récemment son intention de le rapatrier à Bagdad, où il était installé depuis 780.

L’ancienne Église d’Orient, s’est séparée en 1968 de cette Église assyrienne, en raison justement du déménagement du siège patriarcal hors d’Irak et de l’adoption du calendrier grégorien. Son siège patriarcal est à Bagdad et son patriarche actuel est Mar Addai II.

Enfin, l’Église chaldéenne est née au XVIe siècle lors de son union à Rome. Son patriarche est donc Raphaël Louis Ier Sako, installé à Bagdad également.

La proposition de ce dernier est audacieuse dans la mesure où il propose aux deux premières non seulement « la communion de foi et de l’unité » entre elles mais aussi « avec le Saint-Siège romain ». « Il y aurait une augmentation de la puissance et non une diminution, surtout parce qu'il n’existe pas de différence de doctrine [ndlr  : entre nous] mais seulement dans son expression formelle », assure-t-il.

Conscient des difficultés d’un tel projet, le P. Muhannad Tawil, dominicain, curé de la paroisse chaldéenne de Lyon, salue néanmoins l’initiative. « L’idée du patriarche est de revenir à nos racines communes », fait-il valoir. « Dans une période trouble de notre existence, l’unité fait la force. Le drame de l’Irak, c’est la division ethnique et religieuse  : par cette proposition, le patriarche Sako veut donner le témoignage exactement inverse. »

Concrètement, « après délibération et dialogue entre les trois branches et l’acceptation de cette communion avec Rome », les patriarches actuels démissionneraient « sans conditions », les évêques des trois Églises se réuniraient en synode pour choisir un nouveau patriarche. Le patriarche élu serait aidé par « des assistants de chaque branche ». À charge pour le patriarche et le synode de préparer « une nouvelle feuille de route pour l'unique Église de l'Orient ». (source
: Chrétiens orientaux.)

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