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du 5 au 8 juillet 2015 (semaine 28)
 


- 8 juillet
2015 -Terre Sainte
MARTYRE ET VICTOIRE, DEUX CLÉS POUR LIRE LE MOYEN ORIENT

Invité par le Patriarche Boutros Raï, le cardinal Scola est intervenu au synode des évêques maronites en offrant son témoignage sur la manière de concrétiser la communion entre les Églises sœurs à la lumière des souffrances des chrétiens.

Le Patriarche des maronites Béchara Boutros Raï avait invité le cardinal Angelo Scola, archevêque de Milan, afin qu’il propose une réflexion sur le rapport qu’il peut y avoir entre les Églises d’Orient et d’Occident aujourd’hui. Durant ce synode, en plus des évêques maronites de la région, on y rencontrait ceux qui guident les diocèses de la diaspora : la ville de Mexico, Los Angeles, New York, Montréal, Paris etc ...

Dans son intervention à l’assemblée, le cardinal Scola a proposé trois réflexions, centrées autour de trois paroles : martyre, victoire, Occident.

À propos du martyre, l’archevêque a exprimé sa « gratitude profonde pour le témoignage d’attachement au Christ que les Églises orientales, catholiques et non catholiques, donnent au monde. C’est un témoignage qui arrive fréquemment jusqu’au martyre et dont nous ne pouvons pas mesurer maintenant les effets ni dans l’Église ni en-dehors d’elle.

Mais une chose, et une seulement, affirme le cardinal, peut empêcher cette génération : c’est la division entre les disciples. Le moment tragique qui envahit la région peut devenir une occasion propice pour mettre de côté ce qui nous sépare de ce qui nous unit ».

En entrant encore davantage dans les problématiques du Moyen-Orient, le cardinal a introduit la deuxième parole : victoire. Dans cette région, « on cherche partout la victoire à travers les abus et l’anéantissement de l’adversaire. Mais nous voyons bien que cette voie conduit seulement à la mort et à la destruction.

Face à ce projet, je pense que les chrétiens, et avant tout les chrétiens orientaux, doivent continuer à dire un “non!” clair ». Ce n’est pas la voie que Dieu veut pour le Moyen-Orient. Plus d’homogénéité ne signifie pas moins de conflits, parce qu’il y aura toujours quelqu’un de « plus fondamentaliste que moi » qui essayera de me plier à son credo.

" La Somalie connaît-elle la paix alors qu’elle est composée à 100 % de musulmans sunnites ? Ou l’Afghanistan des talibans? Était-ce une bonne chose pour le Pakistan de se fixer comme objectif de créer un État islamique? Notre victoire c’est la Pâques, c’est le Crucifié Ressuscité qui accepte de prendre sur lui le péché du monde et par son obéissance détruit le corps du péché ».

La dernière réflexion de l’archevêque de Milan concernait l’Occident, là où « il existe une difficulté réelle de comprendre ce qui se produit dans cette région. On pense qu’on sait déjà, qu’on a la clé pour interpréter les faits. Et on commet des erreurs d’évaluation tellement grossières.

" L’Occidental moyen n’est pas capable de penser une guerre de religion, aussi à cause de son histoire passée, et il raisonne uniquement selon les absolus de démocratie et de tyrannie, sans percevoir la nécessité de coopérer avec toutes les forces qui s’opposent, pour les raisons les plus différentes, au génocide physique et culturel perpétré par l’EIIL et les États qui, directement ou indirectement, le soutiennent dans le projet criminel d’un Moyen-Orient mono-couleur.

Le seul langage qui me semble encore utilisable est l’humanitaire : raconter les souffrances. De manière réaliste, cela ne me semble pas possible d’espérer, dans le cadre de l’immobilisme international embarrassant et myope, qui malheureusement domine ». (source : Oasis)

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